Vedette

écore (n. m. ou n. f.)
[ekɔʀ]

Définition

Bord escarpé (d'un cours d'eau, d'une étendue d'eau); falaise.
Les écores d'une rivière, d'un ruisseau, d'un lac. Un écore de pierres, de roches, de terre, de sable. Un écore escarpé, élevé, à pic. Se trouver au bord, au pied d'un écore. Des maisons bâties sur l'écore. Grimper, tomber dans l'écore. QU_e124
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[ɛkɔʀ]

Variante(s) graphique(s)

écorre, écart; escor(r)e et ecor(r)e (ancienn.)
Citation(s) Référence(s)
Kiskabiskau [mot montagnais signifiant] Lieu pierreux et Ecorre Escarpé.
1695 env., B. Fabvre, dans G.E. McNulty (éd.), «Racines montagnaises», 1970, p. 117.
[études scientifiques]
Elle [la seigneurie de Bequet] n'est pas establie que depuis peut [sic] par la difficulté que produit [sic] les Escores qui bordent le fleuve estant presque inaccessible quoique sur cette hauteur les terres y soyent tres belles et unies entrecoupées de ravines [...].
1712, G. de Catalogne, dans Le Bulletin des recherches historiques, vol. 21, no 10, 1915, p. 302.
[archives et textes anciens]
Aucun moyen de gagner terre à cause des rochers abrupts qui formaient les rives du lac... [...] Mes pauvres bêtes ne pouvaient pas escalader ces «écores», vous pensez bien.
1925, D. Potvin, Le Français, p. 125.
[littérature]
Beaucoup de poissons seraient pris par le Vieux maintenant qu'il avait ses grandes bottes et pouvait s'aventurer dans les espèces de poches que faisait la rivière le long des rives. [...] Les écores venaient d'être bûchées et les abatis sentaient bon.
1971, V.-L. Beaulieu, Les grands-pères, p. 46-47.
[littérature]
Le seigneur n'habitait pas son domaine de façon permanente, il y venait deux fois l'an, au printemps et à l'automne, semble-t-il. Un manoir fut bâti, près de l'écore, côté sud-ouest de la rivière.
1974, M. Ferron, Les Beaucerons, ces insoumis, p. 62.
[littérature]

Commentaires

A également été relevé avec le sens de «bord escarpé d'un écueil, d'un banc», par exemple dans les écores des bancs de Terre-Neuve (Lahontan). Voir Étymologie/Historique.

Synonyme(s)

Origine

Maintien d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) français ancien et parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1695 environ. Cet emploi a eu cours en français, comme terme de marine, du XVIIe s. jusqu'au XIXe, d'abord sous la forme escore (v. par ex. Nicot 1606 s.v. escore, Académie 1814, Laveaux 1828, Poitevin 1856; v. aussi TLF, s.v. écore-3, qui le signale encore sous la plume de Flaubert); relevé également en Normandie (v. FEW m. néerl. schore 17, 55a). Ce sens est associé à celui de «bord escarpé d'un écueil, d'un banc», attesté en français depuis la même époque (ibid.) et lui aussi sorti de l'usage au XIXe s., au profit de accore (v. en outre Raymond 1835, Larousse 1866 et Littré).

Étymon du FEW

schore
QU: 1003