Vedette

épais, aisse (n. ou adj.)
[epɛ, ɜs]

Définition

Péjor. (Personne) qui est dépourvue de finesse, de délicatesse, de savoir-vivre; (par ext.) (personne) qui est dépourvue d'intelligence, de savoir-faire, qui est bête, idiote, stupide.
Un gars épais, une fille épaisse. Être, avoir l'air épais. (Comme terme d'insulte, de mépris). Maudite épaisse! Espèce de gros épais! Bande d'épais!
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

épas (parfois, au masculin, d'après une prononciation très familière); espois, épois ( XVIIe et XVIIIe s.)
Citation(s) Référence(s)
On commance à ce retourné [= se retourner] à Québec. Il part des bâtiments sous le nom d'un du Chambon, qu'on appelle Vergor, qui est le maître des cérémonie [sic] chez M. Bigot. C'est bien le plus épais gas [= gars] que j'ay veu, mais il entant la meni[v]èle [= il entend la manivelle «il fait bien ce qu'il a à faire»].
1749, É. Bégon, dans RAPQ 1934-1935, p. 217.
[archives et textes anciens]
Dès les premiers jours, notre héros eut maille à partir avec un nommé St-Ours, un gros épais, qui à chaque repas s'empiffrait, de fèves au lard et de mélasse. St-Ours, ignorant ou méprisant jusqu'aux règles les plus élémentaires de la bienséance, incommodait tout le monde par ses incongruités.
1923, J. de La Glèbe, Vie de jeunesse de Johnny Cassepinette, p. 81.
[littérature]
Pis j'ai pus une maudite cigarette! Toute! Toute arrive en même temps! Toute! Si Cuirette serait là, y me dirait avec sa grosse voix d'épais : «Cléopâtre fumait pas!»
1973, M. Tremblay, Hosanna, p. 55.
[littérature]
(Ouest du Canada). Il en profite pour leur garocher ses grosses farces habituelles. Il est trop épais pour s'apercevoir qu'il est le seul à les trouver drôles.
1976, R. Legal et P. Ruest, Le pensionnaire, p. 141.
[littérature]
Hélène, qui se tuait à l'ouvrage, se sentait de plus en plus épaisse et idiote. Elle ne fumait pas de pot, ne buvait pas, engraissait rien qu'à regarder une carotte et elle peinait des heures sur un travail pour l'obtention d'un triste «C», alors que Anne, du haut de ses vapeurs célestes, allait se décrocher un «A».
1992, M. Laberge, Quelques adieux, p. 137.
[littérature]

Historique

Depuis 1749. Connu également en France où il est attesté dans la langue générale depuis le XVIe s. (d'abord sous la forme espais, v. FEW sp#+ssus 12, 198b), mais essentiellement pour qualifier une personne ou un esprit qui manque de finesse, de délicatesse, plus rarement une personne qui manque d'intelligence, qui est bête, stupide, idiote (v. TLF et Robert 1985).

Étymon du FEW

spissus

Français de référence

Remarque(s)
N'est pas inconnu en français de France mais ne paraît pas y être d'un usage aussi étendu qu'au Québec (v. Étymologie/Historique).
Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
QU: 1050