Vedette

cachette (n. f.)

Définition

Jeu d'enfants dans lequel un joueur, désigné par le sort, doit découvrir les autres qui sont cachés.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Nous partîmes en chœur, tous les six, quatre garçons et deux filles. [...] Nous restâmes quelque temps dans une clairière rafraîchissante, entourée de massifs de brimbelliers et de fougères. C'est là qu'à l'unisson, nous convînmes d'une partie de cachette.
1995, Fr. Martin, Le Parler de chez nous en Lorraine, p. 134-135.
[études scientifiques]
La marelle et la cachette, pour le jeune âge, un peu plus tard, la lanterne magique dans une maison voisine.
1986, R. Mathey, Rougemont-le-Château autrefois (1900-1914), p. 117.
[]

Commentaire géolinguistique

Haute-Marne (est), Ardennes. Meuse, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Vosges, Haute-Saône, Territoire-de-Belfort. Rhône, Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Var, Bouches-du-Rhône, Vaucluse. Puy-de-Dôme.

Répartition

  • Bourgogne/Champagne/Ardennes
  • Lorraine/Alsace/Franche-Comté
  • Lyonnais/Provence
  • Auvergne/Limousin

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

Cet emploi par restriction du fr. cachette "lieu où l'on se dissimule" est attesté depuis 1611 chez Jean Héroard [né à Montpellier] («Joué à cachete, y faict jouer Mr de la Curée, lieutenant de sa compagnie de chevaux legers», Journal, 26 mars, Paris, Fayard, 1989, t. 2, p.1909), en 1719 chez Nicolas Gueudeville [né à Rouen] («Si tu joües à la Cachette, tu n'as qu'à te montrer, je me donne perdu» trad. de Plaute, Les Comédies, Leyde, Vander Aa, t. 9, 1re partie, 85) et dans diverses régions de France ou chez des auteurs originaires de diverses régions: Haute Bretagne (1927, Gyp, jouer à la cachette; 1948, Guéhenno, jeu des cachettes, tous les deux dans Frantext et dans TLF; Loire-Atlantique), Vendée, Charente-Maritime; Lorraine (1807,jouer à la cachette); Doubs (1857 jouer à la cachette); Jura (1870 jeu de cachette); Rhône (1907), Provence (1810; 1878 jouer aux cachettes; 1931 jouer à cachette; 1942 jouer aux cachettes), Ardèche (1992), Auvergne (1789 «Ma belle-sœur, ma chère amie, est plus enfant qu'on ne l'est à son âge. Si elle osait, elle ferait encore la poupée. Elle préfère jouer à cachette que faire cercle dans un salon de compagnie» M. Tailhand-Romme, Lettres, 1787-1797, éd. R. Bouscayrol, s. l., 1979, p. 90; 1925, Pourrat, jouer aux cachettes attrapées, Frantext), Gironde (1823, sous la var. cachotte). Il est aussi relevé en Belgique (1950; 1994 cachette-caché; 1998 cachette et cachette-cachée), en Suisse romande (canton de Neuchâtel, où il est aussi passé en patois, v. GPSR) et dans les français d'Amérique: Québec (1867, FichierTLFQ), Acadie et Louisiane. Cette dispersion périphérique exemplaire, qui confirme l'archaïsme de cet emploi, est probablement plus importante encore que la documentation ne permet de l'appréhender, dans la mesure où ce type de vocabulaire est souvent laissé pour compte dans les relevés. Les résistances au fr. cache-cache (attesté depuis 1722) montrent que ce dernier, privilégié comme standard, l'a emporté de justesse comme candidat à la succession de cligne-musette (c.1454-1474: «En quel jeu jourray je entretant Qu'i vendront? A clignemuchettes, C'est le meilleur que je m'y mettes, Aussy bien ne sçay je que faire>, Mystère de l'Incarnation et Nativité, éd. P. Le Verdier dans base MF). TLF donne cachette sans marque d'usage, avec des exemples de Gyp (1927), Pagnol (1931) et Guéhenno (1948); Rob 1985 le mentionne sans marque au singulier mais «régional» au pluriel, avec un exemple de Pagnol (1948); il est absent de GLLF. DRF; FEW 2, 811a-b; TLF.

Étymon du FEW

*coacticare

Français de référence

Équivalent(s)
cache-cache

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
Également relevé en Belgique, en Suisse romande (canton de Neuchâtel), où il est aussi passé en patois, v. GPSR), v. cachette.
Renvoi(s) aux autres zones francophones
Également relevé dans les français d'Amérique (Québec, Acadie et Louisiane), v. cachette.
FR: 11841