Le mot grelot se rattache au moyen haut-allemand grillen (d'abord grilot au XIVe s., grelot depuis le XVIe, v. FEW 16, 58b-60a). Les variantes gue(u)rlot et garlot sont attestées en France (ibid. 59b-60a); elles s'expliquent par le jeu de tendances phonétiques enracinées au Québec depuis le début de la colonie : métathèse cons. + re > cons. + er (v. JunPron 228-230), d'où grelot > guerlot; ouverture de e en a devant r + cons. (ibid. 39-42), d'où guerlot > garlot; la voyelle précédant le r peut être remplacée par d'autres, notamment avec o, d'où gorlot, cp. bretelle > bertelle > bartelle > bortelle, formes bien attestées au Québec et en France (v. GPFC et FEW 15-1, 289b, ALF 174; sur cette question, v. PoirBell 69-71). Les emplois québécois de grelot (et variantes) se rattachent à des usages de France découlant du sens de «petite boule de métal creuse, renfermant un battant mobile qui le fait résonner au moindre mouvement», relevé depuis Richelet 1680 (v. FEW 16, 59b; au Québec depuis 1696). – Depuis 1912 (BPFC 10/7, p. 272; déjà chez Dionne (1909), dans des expressions qui rappellent l'origine du tour mais qui ne sont pas attestées par la suite : Retiens ton grelot, achève de faire sonner ton grelot, on n'entend que ton grelot). Cp. en français de France grelot «voix» (faire entendre son grelot, mettre une sourdine à son grelot, etc.), aujourd'hui vieilli (v. TLF et GLLF).