Vedette

guerlot (n. m.)
[ɡœʀlo] (très fam.)

Définition

Fig., plais. ou péjor. Individu original, plaisantin, fanfaron, un peu canaille, qui aime blaguer. – Niais, imbécile.
Un beau, un maudit, un méchant, un moyen, un vrai guerlot. (adj.) Avoir l'air guerlot.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[ɡɔʀlo] (très fam.)

Variante(s) graphique(s)

gorlot; gueurlot, garlot (v. Étymologie/historique)
Citation(s) Référence(s)
Le bom' Gustin aimait à faire des rimettes : Mon neveu, qu'y me dit, dit-il, v'là mon fils, j'te le confie pour son profit. [/] Fallait ben répondre sus la même air, c'pas. Je lui dis : Père Pomerleau, j'suis pas un gorlot, laissez-moi le ballot, sed libera nos à malo!
1898, L. Fréchette, «Coq Pomerleau», dans La Presse, 24 déc., p. 23.
[littérature]
[...] entécas, le lendemain, y téléphonait à Laprairie, au magasin de meubles, pour que les gorlots de là-bas viennent chercher le fauteuil.
1973, J.-M. Poupart, Chère Touffe, c'est plein plein de fautes dans ta lettre d'amour, p. 158.
[littérature]
Il y a bien sûr aussi le grand guerlot à Kris Kristofferson qui joue comme un pied, toujours fidèle à ses habitudes. Il ne me dérange pas trop, car voilà un film qui aborde des secteurs inquiétants et mystérieux de l'âme humaine.
1976, L'Actualité, sept., p. 64 (chron. cinéma).
[presse, journaux, périodiques]

Origine

Maintien d'un sens français populaire ou argotique et parlers régionaux de France

Historique

Pour l'origine de la forme, voir sens 01. – Depuis 1898. Sans doute un héritage de France, cp. grelot au sens vieilli de « bavard» (TLF) et, en argot, au sens de « blagueur» (FrVerte) ou de «beau parleur dans les réunions publiques» (RigPar); cp. en outre grelot ou guerlot « personne qui parle beaucoup» dans le Bas-Maine et en Bretagne (v. FEW moyen haut-allemand grillen 16, 59b); en Bourgogne, gueurlu «personne ne se conduisant pas comme le commun des mortels, peu ardente au travail, aimant à fainéanter et à fréquenter les cafés» (v. FrançBourg), et guerlu «faiseur de mauvais tours» (v. AncMerc). Ces emplois découlent sans doute de grelot «voix» (voir sous 01.), sauf peut-être l'emploi bourguignon qui rappelle les locutions vieillies avoir droit au grelot, bien mériter le grelot «être fou, se conduire de façon insensée», le grelot étant depuis longtemps l'insigne de la folie, par référence aux marottes des fous de cour qui en étaient munies (v. à ce sujet TLF et Robert 1985).

Étymon du FEW

grillen
QU: 1248