Vedette

habit (n. m.)
[abi]
Souvent au féminin dans la langue populaire.

Définition

Ensemble vestimentaire masculin qui se portait autrefois par-dessus le linge de corps (selon l'époque, pourpoint et haut-de-chausses, justaucorps avec veste et culotte, redingote avec gilet et pantalon, etc.). – (Emploi critiqué). Tenue masculine moderne de coupe soignée, composée d'un veston et d'un pantalon général. taillés dans le même tissu, auxquels peut s'ajouter un gilet assorti.
Habit de drap, de droguet, de soie, de toile. Façon, raccommodage d'un habit. Tailleur d'habits. Habits pour hommes, pour garçons. Habit d'homme. Habit (fait) sur mesure, tout fait. Habit d'été. Habit de ville; habit sport, de sport. Pantalon, (fam.) pantalons, (fam.) culottes d'habit. Porter son habit de noces. QU_e327
[État des données: avancé]

Variante(s) polymorphique(s)

habit complet (parfois)
Citation(s) Référence(s)
M. J. P. Marois, tailleur expérimenté, a la charge importante du département de la coupe et de la confection d'habits pour hommes [...].
1885, La Presse, 8 mai, p. 1 (annonce).
[presse, journaux, périodiques]
[...] Alexis, qui a fini de souper, s'habille lentement. Il endosse son «habit du dimanche» et il va porter une cravate noire avec une belle chemise blanche comme s'il s'en allait à un enterrement de première classe.
1939, Cl.-H. Grignon, Un homme et son péché, 8 nov., p. 9 (radio).
[radio-télévision]
Y a aussi Jean-Marie, mon cousin puis mon ami qu'a mis sa belle habit avec ses petits souliers vernis. Le voilà mis comme on dit comme un commis-voyageur.
1967, G. Vigneault, Les gens de mon pays, p. 64 (chanson).
[littérature]
La femme porte un costume de tweed trop chaud pour la saison et des escarpins vernis trop étroits. [...] L'homme est sans intérêt; il est en habit foncé d'homme. Il appert qu'ils sont les patrons de la place ou les concierges, quelque chose du genre.
1987, Fr. Noël, Myriam première, p. 469.
[littérature]
L'examen de fin d'année revêtait un caractère particulièrement solennel, parce qu'il se passait en présence des parents. Les mères dans leurs toilettes du dimanche, les pères, le cou engoncé dans un col de toile empesé, les bottines reluisantes de cire toute neuve, l'habit de noces fraîchement pressé, s'amenaient solennellement pour assister aux prodiges de savoir de leur progéniture.
1989, G. Filion, Fais ce que peux, p. 70-71.
[littérature]

Synonyme(s)

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

Depuis 1639 (ANQQ, gr. M. Piraube, 21 oct. : un vieil habit noir pourpoinct hault & bas de chausses). Découle, par spécialisation, du sens plus large d'« ensemble des vêtements (masculins ou féminins) qui couvrent le corps», attesté en français depuis le XIIIe s., d'abord au singulier puis au pluriel (v. FEW habitus 4, 371a, TLF, Littré). Cette spécialisation vers le vêtement de dessus masculin n'a pas été signalée en français de France avant le XXe s. (v. Robert 1985), mais sans doute y était-elle déjà répandue au XVIIe s., époque à laquelle est apparu le sens particulier de «veste masculine de cérémonie» (voir sens 04.). Par ailleurs, l'emploi de habit désignant la tenue masculine moderne n'est attesté qu'en français québécois, le français de France ayant plutôt opté dans la seconde moitié du XIXe s. pour complet qui semble issu, par ellipse, de habit complet (v. TLF et RobHist, s.v. complet).

Étymon du FEW

habitus

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué.

Français de référence

Remarque(s)
1. Dans la langue soignée, au Québec, on dit plutôt complet; on dit aussi costume mais plus rarement, ce mot faisant généralement référence à une tenue féminine. Ces deux mots sont usuels en France, mais le second y semble aujourd'hui d'emploi plus courant (v. RobHist, s.v. costume). 2. En France, de nos jours, habit sert essentiellement à désigner la tenue masculine de cérémonie caractérisée par une veste à queue.
QU: 1258