Vedette

Inuit (n. pr.)
[inwɪt]
Généralement invariable chez les spécialistes.

Définition

(Surtout dans la langue officielle ou spécialisée). (Général. invar. chez les spécialistes). Autre nom donné à un Esquimau, notam. à un Esquimau du Canada.
Les Inuits (ou Inuit) du Grand Nord canadien. Un Inuit (ou Inuk) du Nouveau-Québec.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[inɥɪt] (parfois)
[inuk]

Variante(s) polymorphique(s)

inuk [inuk] (au singulier, inv. en genre)
Citation(s) Référence(s)
Nous sommes redevables à la dernière campagne du capitaine J.-E. Bernier, commandant de l'Artic dans les mers arctiques (1906-1907), de quelques renseignements intéressants et inédits sur la population qui habite la côte du Labrador. Le groupe le plus important est celui des Esquimaux ou Innuits [sic]. Il comprend 1,200 individus. Cette peuplade vit principalement des produits de la chasse et de la pêche aux phoques. Elle fait également la chasse au vison, à la loutre, à la martre, au loup, dont les peaux sont vendues à la compagnie de la baie d'Hudson, ou échangées la plupart du temps pour des denrées.
1909, E. Rouillard, dans Bulletin de la Société de géographie de Québec, vol. 3, no 5, p. 38.
[études scientifiques]
Au pays de l'Etoile, vers le Nord – selon le mot des Blancs – il y avait aussi de l'eau, puis des îles immenses qui étaient des pays de neige éternelle où, toujours, les Inuit habitaient les igloos. Au sud, c'était après la toundra de mousse, le pays des arbres, des collines, des bêtes étranges, des Blancs et de leurs villes, des Indiens aussi, Montagnais, Abénakis, Ojibways, Sang-mêlé.
1958, Y. Thériault, Agaguk, p. 11.
[littérature]
C'est tout en haut, à Coppermine, que nous débouchâmes sur le vrai Nord. Sur les Inuit surtout, que l'on s'obstinerait à appeler Esquimaux pendant une autre génération. C'était l'été boréal. Sitôt descendus du Canso à quelques mètres du rivage, nous fûmes assaillis par d'invraisemblables escadrilles d'insectes volants de toutes les tailles et de toutes les couleurs. [...] Les Inuit nous apparurent aussi comme un essaim affolant. Massés sur la grève, si près du bord qu'il fallut forcer le passage pour débarquer plus ou moins à pied sec, ils faisaient autour de nous un cercle plein de rires et de monosyllabes rauques.
1986, R. Lévesque, Attendez que je me rappelle..., p. 170.
[littérature]
Les inuit prennent le temps de vivre, ils savent écouter, sentir, goûter. Même après plusieurs années de vie commune, le Blanc envie encore son partenaire inuk pour son fatalisme heureux qui lui fait prendre la vie avec un grain de sel.
1992, L'Actualité, 15 sept., p. 37.
[presse, journaux, périodiques]

Synonyme(s)

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) anglais

Historique

Pour la discussion concernant la variation du mot et la façon de l'écrire en français, v. St. Canac-Marquis, dans Québec français, printemps 1995, p. 106-107. – Depuis 1909. De inuit (au sing. inuk), nom par lequel les Esquimaux ou Inuits du Canada se désignent eux-mêmes et qui, dans leur langue, signifie littéralement «êtres humains» (v. L. Schneider, Dictionnaire esquimau-français du parler de l'Ungava, 2e éd., 1970, p. 79, et L.-J. Dorais, Inuit uqausingit. Manuel de langue inuit (Nouveau-Québec), 1975, p. 65, s.v. inuk). A pénétré dans l'usage par l'intermédiaire des scientifiques canadiens, sans doute sous l'influence de l'anglais où le mot est attesté depuis le XVIIIe s. (d'abord sous la forme Innuit, qui tend à être remplacée par Inuit; v. DictCan, OEDSuppl 1976, Webster 1986 et WebsterC 1988; v. aussi FunkC 1982, s.v. innuit : «a former spelling of INUIT»). Inuit est répertorié dans les dictionnaires français depuis Larousse 1960 et est généralement présenté comme l'appellation autochtone correspondant au français esquimau (v. cependant Robert 1985 qui le donne comme mot didactique). La forme Innuit, utilisée par un auteur français en 1921 (L.-Fr. Rouquette, Le grand silence blanc, p. 75 et 88), avait déjà été signalée au même titre dans quelques dictionnaires français de la seconde moitié du XIXe s. et du début du XXe s. (v. notam. Landais 1853 (compl.), Larousse 1897-1928 et Quillet 1937, s.v. esquimau). On trouve une variante innoït chez le Français É. Petitot dès 1875 (v. Congrès international des Américanistes, t. 1, p. 333 : la nation des Esquimaux ou Innoït couvre une contrée immense en longueur).

Avis et recommendation(s)

L'OLF a d'abord recommandé de dire : un(e) Inuk, des Inuit, et d'utiliser la forme inuit comme adjectif invariable (v. OLFAvis-3, no 83, avis du 19 janvier 1980). Il a recommandé par la suite de s'en tenir à la seule forme inuit, pour le nom comme pour l'adjectif, et de l'employer comme une forme variable en genre et en nombre, conformément aux suggestions déjà émises par le Comité de linguistique de Radio-Canada (v. OLFAvis-4, no 849, avis de 1993, et no 850, avis de 1994; v. aussi RCFiches 404 et 657); l'OLF a ainsi confirmé un usage qui s'était imposé depuis quelque temps chez les non-spécialistes (v. Étymologie/Historique).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
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