Vedette

Malécite (n. pr.)
[malesɪt]

Définition

Amérindien appartenant à une petite nation algonquienne de l'est du Canada, qui occupait autrefois un vaste territoire s'étendant depuis l'embouchure de la rivière Saint-Jean (dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick) jusqu'au fleuve Saint-Laurent (à la hauteur de Rivière-du-Loup).
Le pays des Malécites. QU_e249
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[maleʃɪt] (vieilli)

Variante(s) graphique(s)

(vieilli) Maléchite; (souvent, dans les documents anciens) Malecite, Malechite; (variantes anciennes, rares) Maricite, Marichite; (hapax) Marizis

Variante(s) morphologique(s)

(disparu) Amalécite ou (plus rarement) Amalicite
Citation(s) Référence(s)
(Pour la variante Marizis). A trente lieües en haut de la riviere [Saint-Jean] il y a un fort de mikemakes [...] et a 30 lieües plus loin a un lieu appellé Medocték il y en a un de marizis.
1692, Lamothe Cadillac, dans ANQQ, Archives des colonies, Correspondance générale (Acadie), vol. 2, fo 195.
[archives et textes anciens]
(Pour la variante Maricite). Les Sauvages qui sont aux environs du Port Royal, sont nommez Miquemaques; les mêmes sont encore le long de la Riviere Saint Jean [...]. Les Maricites y habitent aussi, & sont plus nombreux que les autres.
1708, Diéreville, Relation du voyage du Port Royal de l'Acadie, ou de la Nouvelle France, p. 196.
[archives et textes anciens]
(Pour la variante Amalécite). Ce qui forme la quatrième classe [de sauvages], ce sont les Abenakis, lesquels sont limitrophes entre les Anglois et cette colonie et qui habitent aux environs de la mer, de même que les Mikemakes, Amalessites [sic] et Gaspesiens.
1709, A.-D. Raudot, dans C. de Rochemonteix (éd.), Relation par lettres de l'Amerique septentrionalle, 1904, p. 100.
[archives et textes anciens]
Autrefois tout le Pays, depuis le Port Royal jusqu'au Kinibequi [= Kennebec (rivière du Maine)], étoit peuplé de ces Sauvages, que nous connoissons aujourd'hui sous le nom de Malecites, & qui sont réduits à très-peu de choses.
1744, Fr. X. de Charlevoix, Histoire et description générale de la Nouvelle France, t. 1, p. 133.
[archives et textes anciens]
Les Abénaquis, les Micmacs, les Maléchites et les Etchemins regardaient ces chefs français comme leurs alliés et les suivaient à la guerre. Or, en Acadie, la guerre existait pour ainsi dire en permanence; il en résultait que [...] les bras des sauvages ne manquaient point pour défendre la province contre les incursions de ses voisins.
1882, B. Sulte, Histoire des Canadiens-français, 1608-1880, t. 6, p. 11-12.
[études scientifiques]
Ils ne sont plus aujourd'hui, les misérables Maléchites, que tout au plus une centaine d'individus disséminés ici et là dans cette région de l'Ile Verte et des Trois-Pistoles, chassant, l'hiver, au petit bonheur des quelques bouts de forêts qu'ils peuvent atteindre, ou, en famille, tressant des paniers, fabriquant des mocassins, des raquettes et différents articles de fantaisie qu'ils vendront, l'été, aux touristes du bas Saint-Laurent.
1940, D. Potvin, Le Saint-Laurent et ses îles, p. 237.
[études scientifiques]
A l'époque de Samuel de Champlain et de Lescarbot, les Malécites possédaient de vastes champs de maïs, contrairement à leurs voisins Micmacs; comme ces derniers, ils pratiquaient la chasse et la pêche mais sur une moindre échelle.
1960, J. Rousseau, dans Les Cahiers des Dix, no 25, p. 42.
[études scientifiques]

Commentaires

Dans quelques relations anciennes, cette appellation inclut également les Abénaquis et les autres petites nations algonquiennes établies sur la côte atlantique entre la rivière Saint-Jean et la Nouvelle-Angleterre.

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) amérindien

Historique

Depuis 1693 (d'après Collection de manuscrits, vol. 2, 1884, p. 129 : Distribution de présens aux Malecites ; dès 1692, sous la variante marizis). Mot d'origine algonquienne, probablement emprunté à la langue micmaque; cp. la forme malisit (variantes maliseet, malìcit, etc.) qui est attestée en micmac dans le même sens depuis le XIXe s. et qui signifie littéralement «celui qui parle mal» ou «il parle mal» (d'après M. Chamberlain, Maliseet Vocabulary, 1899, p. 8 et 27; aussi d'après T.S. Rand, cité par Chamberlain, ibid., p. 15; v. aussi RandMicm, s.v. Malesè). Au sujet des autres étymologies proposées, v. HIC, s.v. Malecite. Le mot est également usité en anglais, surtout depuis le XIXe s., et généralement écrit Malecite ou Maliseet (v. Webster 1986 et AHD 1981, s.v. Malecite).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 1346