Vedette

mitasse (n. f.)
[mitas]

Définition

Partie de l'habillement traditionnel amérindien couvrant complètement ou partiellement la jambe, habituellement faite d'une pièce de cuir souple retenue par des lanières et souvent garnie de franges, de broderies.Mitasses en cuir garnies de franges et de bandes de perles de verre, culture huronne-wendat (Musée de la civilisation, C1969-0313).
Paire de mitasses.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[mitɒs] (vieilli)

Variante(s) graphique(s)

mitas, mittas, mittasse (parfois)
Citation(s) Référence(s)
Les sauvages sont basanés, bien faits et d'une bonne et forte constitution. [...] Les hommes sont presque toujours nuds et montrent leur corps a decouvert; ils ne portent sur eux pour tout habillement qu'une couverture de peau passée de castor en poil ou de quelqu'autre animal avec laquelle ils s'envelopent, un brayer, des mitasses qui sont deux morceaux de peaux passées sans poil avec lesquelles ils se couvrent les jambes et une partie des cuisses et des souliers sauvages [...].
1709, A.-D. Raudot, dans C. de Rochemonteix (éd.), Relation par lettres de l'Amerique septentrionalle, 1904, p. 63-64.
[archives et textes anciens]
Cet homme devait être un Sauvage, à en juger par son teint cuivré, ses pommettes saillantes, ses cheveux relevés en touffe sur le sommet de la tête, et surtout le bizarre accoutrement qu'il portait. Une vieille couverture de laine lui tenait lieu de manteau, et ses jambes étaient enveloppées de mitasses frangées de poils de porc-épic.
1890, V.-E. Dick, L'enfant mystérieux, t. 1, p. 136.
[littérature]
Les «mitasses» sont des jambières en cuir qui couvrent en partie ou en totalité la jambe de l'Amérindien. À l'origine, ce vêtement était en cuir. Après l'arrivée des Européens, on le confectionnera en tissu. Les voyageurs et les coureurs des bois emprunteront ce vêtement aux autochtones. Les mitasses des femmes couvrent de la cheville au genou, auquel elles sont attachées avec des jarretières en cuir ou avec un lacet.
1979, M. Noël, Art décoratif et vestimentaire des Amérindiens du Québec, p. 103.
[études scientifiques]

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) amérindien

Historique

Depuis 1669 (ANQQ, gr. M. Filion, 30 juillet, p. [9] : Une paire de mitasses de caribou [...] et une paire de raquettes neufves). Emprunté à l'algonquien (v. FarNF 835, qui atteste une forme mitas «chausses, bas, bas-de-chausses» dans les langues algonquine et montagnaise à la fin du XVIIe s.; v. aussi FriedAm, s.v. mitasse). Du français du Canada, le mot est passé à celui de la Louisiane (v. ReadLouis 97-98), puis à l'anglais nord-américain (v. DictCan, s.v. mitashes, et Mathews, s.v. mitasses). Par ailleurs, à la suite de LittréS qui l'a relevé sous la forme mittasses (définie de façon trop étroite par «nom donné par les Français à des espèces de bas sans pieds dont se servaient les sauvages de la Louisiane, et qui couvraient la cuisse et la jambe», sur la foi d'un exemple puisé dans l'Histoire de la Louisiane de Le Page du Pratz, parue en 1758), il a été repris sous cette forme dans quelques encyclopédies françaises (v. Guérin et EncXXe; v. aussi Larousse 1960, s.v. mittasse, et FEW mit- 6-2, 178a).

Étymon du FEW

mit-

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 1377