Vedette

bourrer (v. intrans. ou v. trans.)

Définition

Fam. ou sociolectal populaire. Faire l'amour.
-Il sort avec elle depuis une semaine... -Tu crois qu'ils ont bourré ou pas? -Il dit qu'il a pas bourré avec elle.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
"Bourrer" doit être replacé dans le vocabulaire caldoche et dans son contexte socio-culturel. Un Caldoche baise rarement et fait l'amour encore moins. Non, il bourre. Le mot lui-même, dans sa signification comme dans sa consonance, correspond bien à une certaine conception de l'acte. Il y transparaît une sensualité plus rude, plus nature, un peu "bétail". D'un grand séducteur, on dira :"Ça, c'est un bourreur!".
1988, L.-J. Barbançon, Le pays du non-dit, p. 74.
[littérature]

Commentaires

1. Emploi très courant et stable (C.Pauleau, enquêtes linguistiques 1990-2005), ce au moins depuis les années 1970. Expression attestée quasiment uniquement à l'oral. 2. Registre vulgaire souvent neutralisé (bourrer semble moins vulgaire en contexte calédonien que baiser en contexte hexagonal). Le registre vulgaire est souvent neutralisé en français calédonien (voir par exemple l'interjection emblématique l'enculé!). Mais lorsque les locuteurs sont conscients de ce registre vulgaire, celui-ci est l'objet de plaisanterie et de connivence.

Synonyme(s)

(Peu cour.) casser, tasser, tirer canard

Origine

Innovation sémantique français de référence

Français de référence

Équivalent(s)
Notamment : (Fam. Vulg.) baiser; (Néo-pop.) choper, pécho, serrer
Remarque(s)
L'emploi de bourrer au sens de "faire l'amour" est absent du Petit Robert. Le Dictionnaire du français non conventionnel mentionne seulement des emplois avec compléments exprimés : bourrer quelque chose ou quelqu'un. L'emploi intransitif de bourrer est donc particulièrement à souligner comme une variante par rapport au français de France.
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