Vedette

Caldoche (n. pr.)

Définition

Fam. ou non. Habitant de Nouvelle-Calédonie qui réunit les caractéristiques suivantes : Issu d'une famille d'origine européenne enracinée dans le pays au moins depuis la génération de ses parents (ou mieux, depuis plusieurs générations d'ascendants, issues des immigrations de la colonie de peuplement ou du bagne); vit ou a vécu une partie de sa vie en brousse; se distingue par des habitudes culturelles et linguistiques.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Bon zozo attaque son troisième séjour, il a bien changé depuis l'premier jour : il bouffe du manioc (...) et comme les Caldoches va en Australie (...).
198?, F. Ollivaud, sketch humoristique.
[source orale]
-Moi, Madame, je ne suis pas caldoche [sic.], je suis Calédonien. Pour moi le caldoche [sic.] est au Calédonien ce que le franchouillard est au Français.
1988, L.-J. Barbançon, Le pays du non-dit, p.23.
[littérature]
Lui avait une station d'élevage de plusieurs centaines de têtes de bétail (...). Son accent amusa la jeune femme, de même que les mots grossiers dont il ponctuait son discours (...). Il se montra satisfait quand elle lui dit qu'elle trouvait la brousse intéressante. –"C'est pas l'avis de tous les zors, l'engin! -Les quoi ? -Les Z'oreilles, c'est comme ça qu'on vous appelle, les Métros. Nous c'est les Caldoches qu'on nous appelle, mais ça nous plait pas beaucoup. C'est vous les zors qui nous appelez comme ça."
2001, L. Tcherko, Au coeur de la pierre, p. 29.
[littérature]
(...) les Tahitiens aiment les gros 4x4 au moins autant que les Caldoches (...).
2004, G. Moglia, La Calédonie en 60 recettes, p. 8.
[autres textes écrits]
Et que l'on soit Kanak ou Caldoche, si on n'a pas de compétences, c'est difficile de trouver de l'embauche.
2009, Le Pays, octobre.
[presse, journaux, périodiques]
[]
Bon zozo attaque son troisième séjour, il a bien changé depuis l'premier jour : il bouffe du manioc (...) et comme les Caldoches va en Australie (...).
198?, F. Ollivaud, sketch humoristique.
[source orale]
-Moi, Madame, je ne suis pas caldoche [sic.], je suis Calédonien. Pour moi le caldoche [sic.] est au Calédonien ce que le franchouillard est au Français.
1988, L.-J. Barbançon, Le pays du non-dit, p.23.
[littérature]
Lui avait une station d'élevage de plusieurs centaines de têtes de bétail (...). Son accent amusa la jeune femme, de même que les mots grossiers dont il ponctuait son discours (...). Il se montra satisfait quand elle lui dit qu'elle trouvait la brousse intéressante. –"C'est pas l'avis de tous les zors, l'engin! -Les quoi ? -Les Z'oreilles, c'est comme ça qu'on vous appelle, les Métros. Nous c'est les Caldoches qu'on nous appelle, mais ça nous plait pas beaucoup. C'est vous les zors qui nous appelez comme ça."
2001, L. Tcherko, Au coeur de la pierre, p. 29.
[littérature]
(...) les Tahitiens aiment les gros 4x4 au moins autant que les Caldoches (...).
2004, G. Moglia, La Calédonie en 60 recettes, p. 8.
[autres textes écrits]
Et que l'on soit Kanak ou Caldoche, si on n'a pas de compétences, c'est difficile de trouver de l'embauche.
2009, Le Pays, octobre.
[presse, journaux, périodiques]
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Commentaires

1. Emploi très courant (C. Pauleau, enquêtes linguistiques 1990-2005), ce depuis les années 1970. 2. Connotations diverses (neutre, péjorative ou méliorative). 3. Depuis les années 1980, le mot Caldoche perd progressivement de son caractère familier (qui, s'il n'est plus mentionné par le Petit Robert dès 1988, est resté réel en contexte local). Ce mot est peut-être ainsi appelé à devenir, localement comme dans l'Hexagone, le qualificatif standard, concurrent de Calédonien?. On le trouve par exemple dans le titre de l'ouvrage produit par un collectif d'artistes, écrivains et intellectuels locaux sur l'identité calédonienne en 1994 : Etre Caldoche aujourd'hui, ouvrage dans lequel se manifeste en outre le débat toujours sensible sur les connotations dont peut se charger le mot.

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français de référence

Historique

L'origine et l'acception de ce terme divergent selon locuteurs et auteurs. Le mot est aujourd'hui mentionné par le Petit Robert avec une restriction de sens et sans mention de familiarité : "CALDOCHE (...)(d[ate] i[nconnue]; p.-ê. de Calédonie et suff. argotique). Blanc de la Nouvelle-Calédonie.". Les Calédoniens connaissent bien cette restriction de sens typiquement hexagonale : En France, quand ils disent "les Caldoches", c'est les Blancs. (Oral spontané, 1990). Selon A.Saussol (1985), Caldoche est "un mot tardivement apparu, ou du moins tardivement popularisé. Il semble ne s'être réellement diffusé qu'à l'époque du boom économique, vers 1970-1972, par réaction contre l'afflux des nouveaux envahisseurs métropolitains attirés en Nouvelle-Calédonie par la perspective de hauts salaires et l'absence d'impôts sur le revenu. (...) Au sens strict, il s'agit d'un descendant d'Européens fixés depuis plus d'une génération en Nouvelle-Calédonie.". Selon L.-J. Barbançon (1988) : "(...) Les Calédoniens eux-mêmes n'adoptent pas le terme tout de suite [dans les années 70]. Il faut bien reconnaître que le suffixe "oche" n'a rien de flatteur et donne au mot une consonance péjorative. (...) le mot fait son entrée dans le Petit Larousse en 1983 avec la définition suivante : "nom familier -Blanc de Nouvelle-Calédonie". En fait, ce sont surtout les médias à travers les événements de 1984 qui popularisent le terme. Caldoche étant présenté en opposition à Kanak". C'est souvent ce dernier point qui fait que beaucoup de Calédoniens rejettent le mot Caldoche, il est "imposé de l'extérieur" (Etre Caldoche aujourd'hui, 1994), il est "réducteur car il a été utilisé par des gens [les journalistes métropolitains notamment] dans un contexte [les évènements politiques des années 80 notamment] qui visait à entretenir (...) la division" (Ibid.).

Bilan métalinguistique

Saussol, 1985. Barbançon, 1988.

Français de référence

Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
NC: 14429