Vedette

pâté (n. m.)
[pɑte]

Définition

Mets fait d'un fond de pâte brisée disposé dans un moule général. rond, garni d'une préparation de viande, de poisson ou de légumes qu'on recouvre d'une abaisse.
Une pointe, un morceau de pâté. Viande à pâté. Faire des pâtés pour le temps des fêtes. Pâté au poulet, au lièvre. (Acadie, Saguenay–Lac-Saint-Jean) Pâté de famille. QU_e166
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Citation(s) Référence(s)
[...] un souper où tout était servi avec profusion; les énormes pâtés au poisson, les galettes appétissantes, les tartes de toute espèce, les ragouts [sic] et les plats de fricassée gigantesques se pressaient sur la nappe, et furent bientôt rejoints par les crêpes, que l'on apportait toutes bouillantes au sortir de la poële.
1853, P.-J.-O. Chauveau, Charles Guérin, p. 119.
[littérature]
Quelques enfants vont dîner chez des parents ou des connaissances du village, pendant qu'un grand nombre s'installent sur l'herbe pour mordre à belles dents dans la beurrée ou la pointe de pâté que la maman a placée dans le mouchoir rouge, le matin, en faisant les recommandations d'usage sur la sagesse.
1918, G.-É. Marquis, Aux sources canadiennes, p. 44.
[littérature]
Comment se fait-il, se demandait le poète en soupirant, qu'un pâté au poulet, si agréable dans la cavité buccale, devienne si punitif dans celle de l'estomac ?
1974, Y. Beauchemin, L'enfirouapé, p. 187.
[littérature]

Origine

Maintien d'un sens français ancien

Historique

Depuis 1676 (livrer le dit pasté, dans Jugements et délibérations du Conseil souverain, vol. 2, 1886, p. 24). Le sens de «pâtisserie qui renferme des viandes ou du poisson», qui englobe l'emploi québécois, est attesté en français depuis le XIIe s. (FEW pasta 7, 745a), mais est sorti de l'usage en France vers le début du XXe s. (déclaré vieux depuis Robert 1953); encore relevé dans Larousse 1928 («pâtisserie, généralement de forme ronde, qui renferme des viandes ou du poisson»), mais ne figure plus dans Quillet 1937 qui ne signale que les emplois en usage de nos jours en France (v. Français de référence). L'emploi québécois correspond de façon précise à la définition que donne du mot pâté Richelet 1680 : «C'est une piece de patisserie composée d'une abaisse & d'un couvercle qui renferme de la chair, du poisson, ou autre chose».

Étymon du FEW

pasta

Français de référence

Remarque(s)
Ce mets est désigné en France par le mot tourte (littéraire au Québec); le mot pâté y renvoie plutôt à une terrine (pâté de campagne, pâté de foie), emploi qui est de nos jours bien connu aussi au Québec, ou encore, dans pâté en croûte, à un hachis de viandes épicées enveloppé dans une croûte et que l'on sert en tranches.
QU: 1448