Vedette

couille (ma ~) (loc. nom.)

Définition

Sociolectal populaire et souvent plaisant.Terme d'adresse amical plutôt destiné aux interlocuteurs masculins.
Hé ma couille! Je pensais pas te voir ici! [=Alors toi! Je pensais pas te voir ici!]
[État des données: avancé]

Commentaires

1. Emploi assez courant -une partie des locuteurs (au plus 50%) connaît et emploie ce mot; registre vulgaire souvent neutralisé (enquêtes linguistiques 1990, C. Pauleau). 2. L'usage de ce terme, comme celui de son syn. mon con, est peu vulgaire en contexte calédonien (vulgarité banalisée) : mon con figure d'ailleurs sur une carte postale locale -1992- rassemblant les diverses expressions du pays et intitulée Lôngage à nouzautes! . En français hexagonal, ces expressions (fondées sur les mots con ou couille) semblent possibles, mais comme termes en général insultants et/ou très vulgaires. Dans l'Hexagone (notamment dans la variété populaire du français et dans certaines variétés régionales, par exemple en français méridional), des expressions fondées sur les mots con (ou couille) sont employées (y compris mon con, chez certains locuteurs du français populaire? -à vérifier). Ces expressions sont soit considérées comme "vulgaires", soit banalisées, et leur vulgarité est alors neutralisée, ce qui les rend comparables à celles du français calédonien. On peut citer par exemple le terme enfoiré lancé par Coluche dans les années 1980 et à propos duquel il disait : "J'ai réussi à dépénaliser le mot "enfoiré"" (Coluche, 2006). Ainsi, le mot enfoiré a acquis, dans ces emplois autour de Coluche, une valeur méliorative connue par toute la communauté francophone, au moins hexagonale, être un enfoiré signifiant "avoir une certaine valeur morale" : cf le titre du dernier concert de soutien à l'association caritative de Coluche (Les restos du cœur) : la caravane des enfoirés. Notons enfin que dans l'Hexagone, le mot con en soi est d'un emploi tout à fait banalisé dans les situations familières (sans surveillance linguistique), ce mot a perdu ainsi une bonne part de sa vulgarité (alors que son étymon, signifiant l'organe sexuel féminin, est frappé de tabou), le mot ne "devant" par contre pas être employé en situation surveillée, puisqu'un registre plus soutenu est de rigueur dans ce cas si le locuteur veut être bien considéré : il en est de même pour les expressions construites avec con ou couille en contexte calédonien, elles sont réservées aux situations familières.

Synonyme(s)

(T. cour. à cour., ethnolectal européen) ma fille; (mon) fils; (mon) garçon; (mon) pauvre (diable); vieille douille; (T. cour. à cour., ethnolectal kanak) couz; (mon) frère; copain; (A. cour.) man; (A. cour., ethnolectal européen) mon con; (Peu cour.) beau-frère; tama

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français populaire ou argotique

Français de référence

Équivalent(s)
(Pop., surtout chez les locuteurs issus de l'immigration africaine) frère (mon ~); (Pop.) cousin; gars (mon ~); pote (mon ~); mec; (Néo-pop.) narvallo
Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
NC: 14519