Vedette

faux, fausse (adj.)

Définition

Indigène, local(e).
Le faux lilas c'est une plante qui pousse ici mais qui rapelle un peu le lilas de France, alors on l'appelle faux lilas; le faux mimosa, c'est pareil.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Les racines des Légumineuses (sensitives, faux mimosas, trèfles...) présentent souvent des nodosités (...).
1987, Centre Territorial de Recherche et de Documentation Pédagogique, Ecologie, p. 132.
[autres textes écrits]
(...) sous les fleurs rouges du faux tamanou.
1985, D. Gorodé, Sous les cendres des conques, p. 105.
[littérature]
La fausse cuscute (...) recouvre les arbres de ses entrelacs : (...) gaïac, faux poivrier...
1987, Centre Territorial de Recherche et de Documentation Pédagogique, Ecologie, p. 159.
[autres textes écrits]
Et s'il lui prenait la fantaisie de s'arrêter sous un faux-acajou (...)?
1987, J. Sénès, Terre violente, p. 288.
[littérature]
Les racines des Légumineuses (sensitives, faux mimosas, trèfles...) présentent souvent des nodosités (...).
1987, Centre Territorial de Recherche et de Documentation Pédagogique, Ecologie, p. 132.
[autres textes écrits]
(...) sous les fleurs rouges du faux tamanou.
1985, D. Gorodé, Sous les cendres des conques, p. 105.
[littérature]
La fausse cuscute (...) recouvre les arbres de ses entrelacs : (...) gaïac, faux poivrier...
1987, Centre Territorial de Recherche et de Documentation Pédagogique, Ecologie, p. 159.
[autres textes écrits]
Et s'il lui prenait la fantaisie de s'arrêter sous un faux-acajou (...)?
1987, J. Sénès, Terre violente, p. 288.
[littérature]

Commentaires

1. Emploi très courant -C.Pauleau, enquêtes linguistiques de 1990. 2. L'adjectif générique faux, fausse est employé dans le lexique de la flore. Cet adjectif se combine à un terme de la flore déjà connu ailleurs qu'en Nouvelle-Calédonie (en particulier en France –c'est le cas pour faux lilas- mais aussi ailleurs, à Tahiti par exemple -faux tamanou) : cette combinaison permet de référer un élément de la flore indigène en recyclant un terme de la flore préexistant ailleurs (voir les détails de la rubrique étymologique). C'est le procédé linguistique que J.Hollyman (C.N.R.S., 1983) appelle le normatif; voir aussi le sens 02. de l'adj. faux, fausse, qui constitue un autre procédé linguistique.

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

Les premiers migrants francophones emploient probablement dès le XIXème siècle l'adjectif générique faux, fausse pour nommer spontanément des végétaux découverts dans l'archipel calédonien, ces végétaux étant nouveaux pour eux, mais ressemblant ou leur rappelant des végétaux de leur pays d'origine, la France. Ces derniers leur servant de repère (ils se représentent la végétation française comme constituant la "vraie flore"), la mère patrie tenant hiérarchiquement la place la plus haute dans les esprits en ces temps de conquêtes coloniales, le lexique hexagonal (lilas, mimosa, ...) a le statut évident de norme dans les représentations des nouveaux arrivants dans l'archipel : c'est ainsi qu'ils qualifient naturellement de faux, fausse les plantes et arbres qu'ils y découvrent (faux lilas, faux mimosa, ...). Le même procédé néologique est utilisé lorsqu'un élément de la flore locale ressemble à celui de la flore d'un pays voisin qui a été découvert antérieurement. Prenons l'exemple de la plante calédonienne ressemblant au tamanou de Tahiti : c'est dans ce cas le végétal connu en premier (le tamanou) qui tient implicitement la place de "vraie" plante (plante qui en outre pousse couramment en Nouvelle-Calédonie aussi), alors que la plante ressemblante et découverte en second lieu, dans l'archipel calédonien, est nommée faux tamanou. Les cas évoqués ici illustrent un procédé néologique reposant sur les normes exogènes (qu'elles soient hexagonale ou autre -tahitienne par exemple), procédé dit normatif (Hollyman -C.N.R.S., 1983). Voir aussi le sens 02. de l'adj. faux, fausse, qui constitue un autre procédé linguistique.

Bilan métalinguistique

C.N.R.S., 1983.

Français de référence

Remarque(s)
Le Petit Robert mentionne à l'article faux que ce mot s'emploie "devant un grand nombre de noms de choses pour marquer une désignation impropre ou approximative : faux acacia (...) faux corail".
Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
NC: 14643