Vedette

Kanak (n.)

Définition

Mélanésien de Nouvelle-Calédonie.
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

canaque (graphie courante jusque dans les années 1980-1990, mais rare de nos jours), kanake (graphie assez courante de nos jours, concurrente de la norme kanak).
Citation(s) Référence(s)
(Pour la variante canaque) Il planterait l'igname à la façon des Canaques (...).
1987, J. Sénès, Terre violente, p. 41.
[littérature]
(...) il participe activement à ce mouvement (...) pour l'amélioration de la vie des Kanak.
2005, Construire les Loyauté, le journal de la Province des Iles.
[presse, journaux, périodiques]
La dernière fois dans la classe il y a un Kanak il a voulu bombarder un Blanc avec un balai (...) le Blanc il est allé l'emmerder.
2010, oral spontané, locuteur adolescent Païta.
[source orale]
(Pour la variante canaque) Il planterait l'igname à la façon des Canaques (...).
1987, J. Sénès, Terre violente, p. 41.
[littérature]
(...) il participe activement à ce mouvement (...) pour l'amélioration de la vie des Kanak.
2005, Construire les Loyauté, le journal de la Province des Iles.
[presse, journaux, périodiques]
La dernière fois dans la classe il y a un Kanak il a voulu bombarder un Blanc avec un balai (...) le Blanc il est allé l'emmerder.
2010, oral spontané, locuteur adolescent Païta.
[source orale]

Commentaires

1. Emploi très courant, ce depuis les années 1990 (C.Pauleau, enquêtes linguistiques 1990-2005). 2. Connotation neutre, péjorative ou méliorative. 3. Le mot standard Mélanésien (qui n'est quasiment pas en usage dans l'Hexagone) est en usage en contexte calédonien comme synonyme très courant mais plus soutenu que Kanak. 4. Dans les années 1990 (enquêtes, C. Pauleau), l'orthographe la plus fréquente restait encore la graphie canaque, les variantes orthographiques étant diverses et parfois co-présentes dans un même texte. A cette époque encore, seuls la presse kanak (le journal Bwenando par exemple) et les ethnologues et linguistes métropolitains adoptaient l'orthographe kanak de manière invariable, mais ailleurs la norme orthographique en k (fidèle au symbole phonétique [k]) et la règle du non accord des termes ethniques (kanak, même au féminin pluriel) n'étaient généralement pas appliquées. En 2005 (enquêtes, C. Pauleau) la tendance a totalement basculé et l'ordre de fréquence des graphies a été exactement inversé par rapport aux années 1990 : aujourd'hui la graphie kanak invariable est adoptée dans la plupart des cas (un seul auteur seulement, parmi ceux observés lors d'une récolte de données de 2005 -C. Pauleau, conserve la graphie en c, désormais ancienne). On peut toutefois encore trouver de temps à autre les variantes orthographiques : Canaque, Kanake... Citons pour finir une Lettre d'information de l'Agence de Développement de la Culture Kanak [A.D.C.K.] (24 septembre 1990) : "(...) dès janvier 1985, les Kanak avaient décidé, en conformité avec l'orthographe océanienne, d'écrire ainsi Kanak au lieu de Canaque, le terme étant invariable en genre et en nombre (...). (...) après une intervention de la présidente de l'A.D.C.K. auprès du ministre des DOM-TOM, ce dernier n'a pas hésité à faire savoir que les deux orthographes étant admises dans la langue française et retenues dans les principaux dictionnaires, rien ne s'oppose à ce que cette orthographe soit adoptée par l'Agence, y compris dans les documents administratifs".

Renvoi(s) à d'autres langues

kanaka (hawaïen)

Synonyme(s)

calédonien (Vx), néo-calédonien (Vx), méla (Fam.), kaouin (Péj.)

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) langues polynésiennes

Historique

1. Le mot hawaïen kanaka signifie : "homme" (C.N.R.S., Observatoire du français dans le Pacifique, 1983). 2."[autrefois, avant les années 70-80], s'il y avait bien deux mots que l'on ne prononçait pas, c'étaient ceux de "Kanak" et de "Caldoche", pour des raisons opposées d'ailleurs. Pour les Kanaks [sic.] on disait alors, les indigènes ou les autochtones, quelquefois les Mélanésiens. "Canaque" était considéré comme une injure et les parents calédoniens apprenaient à leurs enfants à ne pas l'employer. Le terme est devenu péjoratif en Nouvelle-Calédonie dès le début du XXe siècle. On a même vu les tirailleurs Kanaks [sic.] envoyés en France pendant la Grande Guerre faire une démarche auprès des officiers français pour que leur unité ne s'appelle pas comme prévu : 'le bataillon canaque'." Barbançon, 1988.

Bilan métalinguistique

C.N.R.S., 1983. Barbançon, 1988.

Français de référence

Équivalent(s)
canaque, kanak
Remarque(s)
Le mot canaque / kanak (les deux orthographes sont répertoriées par le Petit Robert) fait partie du français de référence mais est peu employé dans l'usage réel ou est employé de manière erronée (notamment dans le sens étendu de "habitant de Nouvelle-Calédonie").
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
NC: 14739