Vedette

rôtie (n. f.)
[ʀɔtˢi]

Définition

Tranche de pain grillée que l'on mange habituellement beurrée.
Prendre un café et des rôties pour déjeuner. QU_e334
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

rotie (surtout à époque ancienne); routie (d'après une prononciation vieillie)
Citation(s) Référence(s)
Gustave a pris son déjeuner [–] une tasse de thé[,] un œuf frais et une rotie sans beurre [–] avec plaisir, depuis quelques jours il n'avait rien pris de solide qu'un peu de blanc manger qu'il laissait fondre dans sa bouche.
1847, L.-J. Papineau, dans RAPQ 1955-1957, p. 321.
[archives et textes anciens]
Sur une petite table, près de la fenêtre, un plateau contenait une cafetière, des rôties, une tasse...
1942, R. de Roquebrune, Contes du soir et de la nuit, p. 111.
[littérature]
Elle lui offrit à déjeuner. Il refusa avec une sorte d'empressement. Sa récompense ne l'attendait-elle pas chez sa mère qui lui préparerait ses rôties comme il les aimait ?
1952, R. Lemelin, Pierre le magnifique, p. 123.
[littérature]
Ovila fit du thé et des rôties pendant qu'Émilie s'amusait avec Marie-Ange sur ses genoux.
1985, A. Cousture, Les filles de Caleb, t. 1, p. 366.
[littérature]

Commentaires

Usité surtout dans la langue soignée.

Synonyme(s)

toast (dans la langue courante)

Origine

Maintien d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) français ancien et parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1838 (ANQM, gr. J.-B. Varin, 20 juin : une fourchette à faire des rôties); dès 1831 dans le composé porte-rôties (La Minerve, Montréal, 25 avril, p. 3 : Porte-roties). Hérité de France; attesté dans la langue générale depuis le XIIIe s. (d'abord sous la forme rostie), mais considéré comme vieilli ou régional de nos jours (v. FEW germ. *raustjan 16, 683, TLF, et RobHist, s.v. rôtir). La forme routie a été relevée dans la langue du XVIe s. (chez Ronsard) ainsi que dans bon nombre de parlers de France (notamment ceux du Nord-Ouest, de l'Ouest et du Centre; v. FEW 16, 683); elle rend compte d'une ancienne tendance à prononcer [u] à la place de [o] (v. JunPron 15-24).

Étymon du FEW

*raustjan
QU: 1492