Vedette

traversier (adj.)
[tʀavɛʀsje]

Définition

Qui sert au transport d'une rive à l'autre d'une rivière, d'un fleuve, etc.
(Disparu) Canot traversier. Steamboat traversier. Vapeur traversier. – (Vieilli) Bateau traversier (parfois écrit avec un trait d'union, surtout au début du XXe s., époque où l'emploi substantif du mot traversier est bien établi (voir sens 3)). Prendre, attendre le bateau traversier. Compagnie, service des bateaux traversiers. Le débarcadère, le quai du bateau traversier.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Vendredi un de nos canots traversiers d'hiver chavira, au moment où il fut lancé dans l'eau, pour traverser de la Pointe Lévi [sic] à Québec. Le courant était dans toute sa force, et les gens, au nombre de 11, 10 hommes et une femme, furent entraînés rapidement. Les jeunes et actifs traversiers de la Pointe Lévi eurent bientôt lancé des canots à l'eau pour courir à leurs [sic] secours.
1830, La Gazette de Québec, 1er février, p. 2.
[presse, journaux, périodiques]
On croit que les steamboats traversiers de Longueuil ne pourront commencer leur service avant quelques jours, vu la quantité de glace qui est restée sur la batture.
1850, Le Canadien, Québec, 19 avril, p. [2].
[presse, journaux, périodiques]
Le conseiller Henry fit remarquer que les bateaux traversiers de la Pointe-Lévis ne faisaient pas leur service régulièrement.
1867, L'Événement, Québec, 3 août, p. [2].
[presse, journaux, périodiques]
La poursuite contre Joseph Bégin pour infraction au règlement de la traverse, en tenant une ligne de traverse avec sa chaloupe, a été plaidée, à la cour du Recorder, hier matin. M. Dunbar C. R., comparaissait pour la compagnie des bateaux traversiers, et M. C. L. Gethings pour le defendeurs [sic].
1877, Le Nouvelliste, Québec, 17 avril, p. [4].
[presse, journaux, périodiques]
Il n'y a qu'à se placer sur les quais de Lévis ou de Québec à l'heure du reflux de la marée pour avoir une idée juste de la force incroyable des glaces poussées par le vent ou la marée. Les bateaux traversiers d'aujourd'hui parviennent à se frayer un chemin à travers ces immenses champs de glace, mais il ne faut pas oublier que leurs coques et leurs machineries sont cinquante fois plus fortes que les bateaux à vapeur d'il y a trois quarts de siècle.
1947, P.-G. Roy, «Les canotiers de Lévis, une race disparue», dans Les Cahiers des Dix, no 12, p. 25.
[études scientifiques]

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

Depuis 1829 (steamboat traversier, dans La Minerve, Montréal, 15 oct., p. [4]). Bateau traversier, en 1831 (bateau traversier à vapeur, dans Le Canadien, Québec, 6 juillet, p. 1), puis depuis 1867 (rare après les années 1950; v. cependant un exemple de 1994 dans La Presse, 6 mai, p. C4 : la construction d'un bateau traversier). L'adjectif traversier est attesté en français depuis 1607 dans nef traversière (v. TLF); on le trouve par la suite dans barque traversière (depuis 1718, v. FEW transversare 13-2, 219b). Dans l'usage québécois du XIXe s., cet adjectif a connu un emploi plus large, s'employant à l'occasion avec divers autres mots, comme canot, steamboat, vapeur, mais surtout avec bateau; l'appellation bateau traversier, qui est demeurée usuelle jusqu'au milieu du XXe s., était celle qui dominait dans les années 1870 (v. notamment ce passage du Français H. de Lamothe, Cinq mois chez les Français d'Amérique, 1879, p. 18 : «Les passagers de cabine traversent le fleuve sur un « ferry boat» (expression de New-York) ou «bateau traversier» (expression de Québec).»).

Étymon du FEW

transversare
QU: 1559