Vedette

Agnier (n. pr.)
[aɲe]

Définition

Hist. Amérindien appartenant à une nation iroquoise qui, à l'époque de la colonisation, était établie au sud-est du lac Ontario, à proximité de la Nouvelle-Hollande (auj. État de New York) et de la Nouvelle-Angleterre, et s'est montrée la plus hostile à l'égard de la colonie française et de ses alliés amérindiens.
La nation, la tribu des Agniers. Le pays, le canton des Agniers. Les villages, les bourgades des Agniers. Une expédition contre les Agniers.
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

1. Agnié, Annié, Annier, etc. (parfois). 2. Féminin Agnière (notamment Chez M. Bibaud, Histoire du Canada, sous la domination française, 1837, p. 101).
Citation(s) Référence(s)
En ce temps aussy se sauva des Ennemys Annieronons un Jeune Algonquain & un peu apres un Huron qui y estoient captifs [; ] ils raportoient que les Annier n'avoient aucune bonne volonté p[ ou ]r les Algonquains [ ... ].
1645, dans RJ 27, p. 98.
[archives et textes anciens]
Les sauvages entre les mains desquels Radisson était tombé appartenaient à la tribu des Agniers ou Mohawks, réputée la plus cruelle de la Confédération iroquoise, la plus hostile aux Français, la plus rebelle à toute idée de paix.
1933, D. Frémont, Pierre Radisson, p. 14.
[études scientifiques]
Tant que les Iroquois furent occupés à pourchasser les Hurons, les «habitations» françaises de Ville-Marie, des Trois-Rivières et de Québec jouirent d'une tranquillité relative. Cette accalmie n'avait que les apparences de la paix. Les colons ne s'y trompèrent pas. Quand vint le printemps de 1651, les Agniers et leurs alliés, qui ne trouvaient plus aucun obstacle sur leur route, s'empressèrent de porter la guerre aux environs de l'île de Montréal. Ville-Marie, 1642-1665, p. 98.
1942, L. Marchal, Les origines de Montréal. Ville-Marie, 1642-1665, p. 98.
[études scientifiques]
Les Agniers, surtout, ne veulent à aucun prix perdre leur statut de douaniers. Tous les Iroquois d'en haut [ «établis plus à l'ouest» ] passent par leur intermédiaire pour trafiquer avec les Hollandais ou les Anglais.
1989, Cap-aux-Diamants, vol. 5, no 1, p. 32.
[presse, journaux, périodiques]
On applaudissait au récit des exploits du régiment de Carignan-Salières. Les Iroquois seraient vaincus comme les Turcs! En septembre, on avait bâti le fort Sainte-Thérèse, et durant les semaines qui suivirent, on éleva les forts Saint-Jean, Sainte-Anne et Lamothe : la rivière Richelieu, route privilégiée des Agniers, serait dorénavant bien gardée.
1994, C. Brouillet, Marie Laflamme, t. 3, p. 113.
[littérature]

Synonyme(s)

Agnieronnon (XVIIe s.). De nos jours, on emploie plus souvent Mohawk, d'après l'appellation actuelle de cette nation dans les textes à contenu historique.

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) amérindien

Historique

Depuis 1645. Mot d'origine iroquoienne, sans doute emprunté à la langue huronne. Représente peut-être le même mot que le toponyme Agnié, qui est issu du nom par lequel les Hurons désignaient le pays des Agniers et qui, selon certains auteurs, signifierait littéralement «pays du silex»; mais il peut également s'agir d'une abréviation de l'appellation Agnieronnon, qui découle elle-même de la forme huronne servant à nommer les Agniers (v. HNAI 15, p. 478-479, qui propose cependant une filiation étymologique différente).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 158