Vedette

zoreil, eille (n.)
On rencontre zoreille avec un sens masculin.

Définition

Personne née en France métropolitaine. ZOREIL, EILLE (Réunion)
Faire le zoreil : se comporter comme un métropolitain.
[État des données: en cours]

Variante(s) graphique(s)

zorey; z'oreil; z'oreille
Citation(s) Référence(s)
Si cela ne pose certainement aucun problème pour le "créole", en l'occurrence le Réunionnais, il est en revanche plus épineux de définir le "zoreil". Existe-t-il donc un "zoreil-type" ?
1991, L'écho du Sud, 6 juin.
[presse, journaux, périodiques]
L'on reproche par ailleurs au conseil général d'avoir installé une zorey à la tête de l'Arthothèque alors que sa mission est de promouvoir les arts réunionnais.
1991, Le Quotidien de la Réunion, 23 septembre.
[presse, journaux, périodiques]
Zoreil et Créole ne font pas toujours bon ménage.
2004, Le Journal de l'île, 11 juillet, p. 15.
[presse, journaux, périodiques]
C'est une mauvaise pub pour les zoreils qui viennent travailler honnêtement à la Réunion.
2003, Le Quotidien de la Réunion, 21 mars.
[presse, journaux, périodiques]
Je comprenais un peu ce qu'ils disaient parce que j'ai travaillé chez des "zoreils", mais eux ne comprenaient pas mon langage.
1977, A. Cheynet, Les Muselés, p. 18.
[littérature]
Il n'y avait plus de maîtresse d'école pour [...] le faire parler comme les zoreilles et les Blancs des Hauts.
1980, A. Gauvin, Quartier Trois Lettres, p. 91.
[littérature]
On me traitait de " Zoreil qui trahit son ethnie ", de " camarade kaf ", je recevais des coups de fil du Front national.
2003, Le Quotidien de la Réunion, 6 avril, p. 12.
[presse, journaux, périodiques]

Synonyme(s)

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) créole

Historique

Le mot semble d'introduction récente à la Réunion. Il est attesté vers 1933. M. Beniamino propose une origine malgache, mena sofina, litté. "oreille rouge" (terme qui désigne les Européens), introduit dans le créole lors de la première Guerre Mondiale où beaucoup de Réunionnais étaient mobilisés dans la Grande Île. L'adoption de ce terme pour désigner à l'origine des personnes ne comprennant pas le créole aurait été facilitée par l'existence de tours créoles comme fér zorèy koson : "faire le sourd, faire mine de ne pas entendre" (R. Chaudenson, 1974 : 1077). M. Carayol note en 1985 : "Le mot qui semble d'introduction récente à la Réunion et qui perd petit à petit la valeur dépréciative qu'il avait à ses débuts, a donné lieu à toutes sortes de divagations étymologiques. Aucune des hypothèses émises pour expliquer l'origine de ce mot n'est entièrement probante."

Bilan métalinguistique

Voir M. Carayol, 1985 et M. Beniamino, 1996 pour la variété.

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
Le mot est connu à Maurice où il a le sens de "métropolitain vivant à la Réunion" (Voir D. de Robillard, 1993).
RE: 16619