Vedette

alpage (n. m.)
[alpaʒ]

Définition

Pâturage de haute montagne (Alpes, chaîne du Jura), où les troupeaux de bovins (évent. d'ovins et de caprins) séjournent à la belle saison ALPAGE (Suisse).
Mise en alpage, montée à l'alpage, descente de l'alpage. Plusieurs saisons d'alpage. Lait, crème, beurre, fromage, fromager, fromagerie d'alpage; chaudière d'alpage. Tenir un alpage. Comité d'alpage, personnel d'alpage, teneur d'alpage, bâtiment d'alpage. Chalet, café, buvette d'alpage. Vacher d'alpage.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
En 1854, le système des alpages communaux fut institué après une lutte terrible. Une partie des femmes, en effet, saluaient cette modernisation, tandis que les «fruitières» convaincues ne voulaient pas abandonner leurs alpages.
1965, Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais, 8 juillet.
[presse, journaux, périodiques]
La montée à l'alpage demeure toutefois, pour les bêtes, un moment de grande excitation.
1975, P. Hugger, Le Jura vaudois, p. 132.
[littérature]
Dans le décor rustique du chalet d'alpage, les gestes rituels du maître fromager prennent une plus noble dimension. [...] Châtel-Saint-Denis a la chance, mieux, le privilège, de compter encore sur son territoire l'une des rares chaudières d'alpage du canton de Fribourg [...].
1976, Le Sillon romand, 6 août, p. 3.
[presse, journaux, périodiques]
Un alpage qui boit le soleil, à 1700 mètres d'altitude! Des pâturages bien verts, piqués de sapins et de rocailles étincelantes, au pied de la Tour de Famelon et du Moëlle de Bryon.
1976, L'Est Vaudois, 7 août 1976, p. 4.
[presse, journaux, périodiques]
Le Groupement suisse pour la population de montagne a exprimé sa surprise et son inquiétude après la décision du Conseil fédéral de diminuer de 25 millions l'aide aux investissements dans les régions de montagne, d'autant plus que 10 millions des contributions pour la mise en alpage des vaches avaient déjà été supprimés.
1976, Tribune-Le Matin, 4 novembre, p. 3
[presse, journaux, périodiques]
En raison des montées à l'alpage, la circulation sera perturbée.
1977, RSR, La Première, 28 juin.
[radio-télévision]
Avec une production annuelle de 600 tonnes, le Valais est de loin le premier producteur de fromages d'alpage de Suisse romande. [...] Essentiellement limitée dans la région du Pays-d'Enhaut, la fabrication de fromage d'alpage vaudois représente 200 tonnes par an.
1977, Coopération, 27 octobre, p. 3.
[presse, journaux, périodiques]
Ce n'est qu'hier matin que J.-P. Ph., teneur de l'alpage touché, a découvert l'ampleur de l'éboulement.
1992, La Liberté, 15 mai.
[presse, journaux, périodiques]
Rien ne prédestine ce film à attirer la grande foule. Pour autant, il ne mériterait pas de passer inaperçu. C'est l'œuvre intime d'un homme, M. S., qui l'a «porté» en lui des années durant; il est un hommage rendu à l'alpage et aux caractères que celui-ci forge, à des métiers menacés, à une philosophie de vie simple et puissante.
1993, Journal de Genève et Gazette de Lausanne, 24-25 avril, p. 29.
[presse, journaux, périodiques]
Cet ancien café d'alpage s'est mué en véritable pôle gastronomique de la Gruyère.
1993, Le Nouveau Quotidien, 4 octobre, p. 36.
[presse, journaux, périodiques]
On ne connaît ni le compositeur, ni l'origine de cette chanson [le «Ranz des vaches»]. La publication du texte et du chant a été effectuée pour la 1ère fois en 1813, par le doyen Bridel, pasteur vaudois. Selon d'autres sources («Le patois fribourgeois» de Louis Page), le premier qui fit imprimer, en 1710, la musique du Ranz des vaches, fut le professeur bâlois Théodore Zwinger, dans sa curieuse Dissertation sur la Nostalgie. On sait que ce chant existait déjà au 18ème siècle et qu'il était bien connu des Gruériens de l'époque. Les jeunes hommes gruériens embrigadés dans la garde suisse des rois de France, avaient eu la fâcheuse tendance à déserter ou à souffrir du «mal du pays» au son de ce chant. Il fut donc tout simplement interdit de le chanter à Versailles. La garde suisse était constituée de jeunes et solides paysans gruériens, qu'on avait souvent recruté sur les alpages après les avoir quelque peu enivrés pour mieux leur faire signer leur contrat d'engagement. Carol Rich et Patrick Menoud, <i>Adieu l'Armailli</i> (extrait du site Internet: www.carol-rich.ch/production.php)
2003, Rencontres du patois, février. (Internet — Site www.lyoba.ch, le portail de la Gruyère)
[autres textes écrits]

Synonyme(s)

On dit aussi montagne («qui reste le vrai terme populaire», GPSR 1, 312a ) ou alpe (plus rare).

Répartition

  • s01 - Suisse romande

Historique

Le mot résulterait d'un «croisement relativement récent de alpe, peu usité, avec pâturage» (GPSR 1, 312a). Les sens «droit de pâturage» et «estivage, transfert et séjour du bétail dans les pâturages» (dérivés de alper et à distinguer du sens illustré ici) ne semblent plus attestés dans l'usage contemporain. Dans le sens qui nous occupe, le mot est passé dans la lexicographie générale du français depuis Trév 1752, le plus souvent sans marque régionale (mais cf. Littré: «en Suisse, tout pâturage de montagne»). La fréquence du mot est certainement plus élevée en Suisse romande et dans les Alpes françaises que dans le reste de la francophonie (fréquence littéraire absolue dans TLF : 8, dont au moins une attestation provient d'un auteur suisse, H.-F. Amiel), et sa syntagmatique, plus développée; en outre, sa valeur y est plus neutre que pour les autres francophones, pour qui le mot est vaguement littéraire. — Littré 1863; LittréSuppl 1877; GPSR 1, 311b-312a; FEW 24, 346b-348a, Alpes; GLLF 1971; TLF 2, 612ab; GR dp. 1985; NPR dp. 1993; DSR 1999.

Étymon du FEW

alpes

Français de référence

Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
SU: 17283