Vedette

ain (n. m.)
[ẽ]

Définition

Vieilli ou région. Hameçon.
Appâter son ain, ses ains.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[ã] (vieilli)

Variante(s) graphique(s)

haim, aim, hain, (h)in; (h)an (d'après la prononciation vieillie)

Variante(s) morphologique(s)

naim ou nain
Citation(s) Référence(s)
La ligne [...] porte une cale de plomb, dont le poids varie selon la force des courants au milieu desquels on pêche; de l'extrémité de cette cale partent deux avançons, armés chacun d'un gros haim ou croc.
1863, J.-Ch. Taché, «Forestiers et voyageurs», dans Les Soirées canadiennes, vol. 3, p. 47-48.
[littérature]
– Nastasie : Tes hins, je te les ai mis dans la poche de ton ciré. – Amédée : Je les trouve pas, puis faut que je les trouve, rapport que je vas me trouver tout seul en mer puis que mon rets est brisé. Je peux pas tendre de rets aujourd'hui, ça fait que j'emporte ma ligne puis je vas m'amuser, au large, pas loin.
1952, J. Bernier, Je vous ai tant aimé, 14 nov., p. 6 (radio).
[radio-télévision]
– L'éperlan du soir, c'est un vrai champ d'étoiles qui monte du fleuve. – Un vrai plaisir pour les yeux. – Moi, c'est à mon assiette que je pense. Il faut dire que l'éperlan, c'est la dernière manne qui nous vient du fleuve avant l'hiver, dit le Renfrogné. – Eh, les gars, un monstre! Je suis sûr qu'il y a un monstre qui grignote le bout de mon hain! – Pique-le, torvis! On veut le voir, ce monstre-là.
1996, P. Morency, La vie entière, p. 67.
[littérature]

Synonyme(s)

À l'ouest de Trois-Rivières (voir Répartition géolinguistique), on utilise plutôt hameçon, mot qui est du reste en voie de supplanter ain partout ailleurs.

Commentaire géolinguistique

Relevé surtout à partir de la région de Trois-Rivières jusqu'en Acadie; à l'ouest de Trois-Rivières, on utilise plutôt hameçon, mot qui est du reste en voie de supplanter ain partout ailleurs.

Répartition

  • Est du Québec
  • Zones acadiennes

Origine

Maintien d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) français ancien et parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1613 (Les voyages du Sieur de Champlain, 1re partie, p. 78 : ils peschent avec des aims faits d'un morceau de bois). Attesté en français de France du XIIe s. jusqu'au milieu du XIXe, époque où les dictionnaires le donnent comme vieux, dialectal ou limité à la langue des pêcheurs (v. par ex. FEW hamus 4, 380a, et AcCompl 1842, s.v. haim; la graphie ain est donnée comme vieillie dès la fin du XVIIe s., v. Corn 1694; v. JunLex 192-194 pour des compléments); bien attesté également dans la plupart des parlers d'oïl, comme d'ailleurs les variantes agglutinées naim et nain, issues de suites comme un ain et mon ain (v. FEW id., ALIFO 372 et ALN 612).

Étymon du FEW

hamus

Bilan métalinguistique

GPFC, Dionne : naim, nain.
QU: 172