Vedette

arol(l)e (n. m.)
[aʀɔl]
Parfois féminin. Le mot du «français local» serait en fait féminin selon GPSR, en accord avec la forme dialectale. Des emplois du mot au féminin sont effectivement relevés sporadiquement dans la langue écrite (cf. «arolle pourpre incrustée de nœuds sombres» C. Bille, Le Sabot de Vénus, 1952, p. 95), mais les dictionnaires ne le donnent que comme masculin.

Définition

Espèce de pin (Pinus Cembra) qui croît entre 1 200 et 2 500 mètres d'altitude AROL(L)E (Suisse) AROL(L)E (Suisse).
Arolle centenaire; forêt d'arolles; aiguilles, graines, cônes, pives, branches d'arolle. S'asseoir, dormir sous un arolle, au pied d'un arolle, à l'abri d'un arolle.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[pɛ̃aʀɔl] (var. pin arol(l)e)

Variante(s) polymorphique(s)

pin arol(l)e
Citation(s) Référence(s)
Quelques aroles isolés, ouverts jusqu'au cœur par les feux de pâtres, montraient leurs troncs évidés qui servaient de cheminées par temps de pluie.
1971, C. Bille, Juliette éternelle, p. 70.
[littérature]
Puis tombaient, jusqu'au lit invisible de l'Allaine, les pentes boisées, ces épaisses forêts de mélèzes et d'arolles que coupaient, çà et là, des laies de roche grise.
1964, M. Zermatten, Le Cancer des Solitudes, p. 83.
[littérature]
La forêt d'arolles n'est pas loin. Une fois sous les arbres, tout ira mieux. Ces arbres épais brisent le vent.
1973, M. Zermatten, La Porte blanche, p. 64.
[littérature]
J'attachai donc celle-ci [la corde] au tronc d'un arole poussant au bord de la paroi et, mon cheminement une fois établi, tout me parut extrêmement facile.
1975, J. Montandon, Le Valais à table, p. 44.
[littérature]
Un peu partout sont nées des écoles d'alpinisme. Mais si l'on parle du centre alpin pour les jeunes, en Suisse romande et qu'en plus on dit que ce centre est situé à la limite supérieure des arolles, alors on pense immédiatement à Arolla.
1976, 24 heures, 7-8 août, p. 2.
[presse, journaux, périodiques]

Renvoi(s) à d'autres langues

Allemand CH: Zierbelkiefer, n. m.

Répartition

  • s01 - Suisse romande
  • s10 - + Savoie

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) dialecte francoprovençal

Historique

Du patois aròla n. f.; attesté en français depuis 1760 sous la forme arole (GPSR 1, 626b; déjà att. en 1731 sous une forme patoise) et depuis 1874 sous la forme arolle (v. LittréSuppl). — LittréSuppl1877; ConstDésSav 1902, p. 23a s.v. arala (cite Genève arole); WisslerVolk 1909; GPSR 1, 626-628; TLF; FEW 25, 84b-86b, *arawo- II; Langenscheidt7 ; TuaillonSurv; Pid 1983, 1984; PR dp. 1984; GR dp. 1985; GagnySavoie 1993; arolle>7i> NPR 1993-2007; Lengert 1994; OffScrabble 1995; DSR 1999.

Étymon du FEW

*arawo-

Français de référence

Remarque(s)
Le mot est présent dans la lexicographie française depuis LittréSuppl 1877, mais la réalité qu'il désigne est limitée (en Europe) au domaine des Alpes.

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: Pour le français régional de Savoie, cf. TuaillonSurv p. 18 : «Un beau conifère des hautes altitudes ensoleillées porte officiellement le nom de pin cembro. Les Savoyards lui donnent d'autres noms : un arole surtout, un pigner près de Modane, un alève dans certains villages de Haute-Maurienne. Arole est largement majoritaire, c'est le nom officiel [sic] en Suisse romande, où il est interdit d'abattre cet arbre.»
SU: 17340