Vedette

attendre sur (v.)
[atɑ̃dʀsyʀ]

Définition

(Emploi critiqué). Attendre (qqn., qqch.).
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Il y a un quart d'heure que j'attends sur toi.
1975-1981, Enq. CD/II, (FR La Roche).
[enquêtes]
J'ai dû attendre sur lui toute une demi-heure.
1975-1981, Enq. CD/II, (BE Tavannes).
[enquêtes]
Il ressent le besoin de s'échapper, il attend sur les vacances.
1976, RSR, 17 juillet.
[radio-télévision]
Rock'n Roll / Messieurs! / Filles cherchent partenaires, elles attendent sur vous. / Vendredi: avancés 20h30 / Vendredi : débutants 19 heures.
1973, Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais, 24 janvier, p. 25.
[presse, journaux, périodiques]
Nous n'avions pas besoin d'attendre sur le choix de la Suisse pour nous rassurer.
1992, Le Matin, p. 21.
[presse, journaux, périodiques]

Commentaires

L'emploi du français général attendre qqn., qqch. est plus fréquent en Suisse romande, mais le recours à la préposition marque, selon plusieurs témoins, une nuance d'impatience. Il permet en outre de mettre l'accent sur l'objet à l'aide de la forme forte du pronom (cf. «j'attends sur lui» vs. «je l'attends»); ce procédé rappelle la tournure du français populaire j'attends après lui, après ça, etc. (v. GPSR 2, 93a).

Renvoi(s) à d'autres langues

Allemand: warten auf; suisse alémanique: warten uf

Répartition

  • s01 - Suisse romande
  • s09 - + Franche-Comté

Origine

Calque allemand

Historique

Attesté en SR depuis 1747 (NE La Chaux-de-Fonds, v. Pier; aussi relevé dans FrêneJournal, 1789, dans une traduction de l'allemand); généralement tenu pour germanisme, calqué sur l'all. warten auf et darauf warten (suissal. warten uf et druf warte); v. GPSR 2, 93b et Redard 1954 (v. encore SchmittWaldenser pour une att. de 1703 chez des huguenots occitanophones réfugiés en Allemagne). Le français d'Alsace connaît (ou a connu) les mêmes emplois, par calque des constructions correspondantes en dialecte alsacien et en allemand (attesté dp. mil. XIXe s., v. WolfFischerAlsace). Voir encore Francophonie. — GuilleNeuch 1829-32; PeterCacol 1842; GrangFrib 1864; PludFranç 1890, p. 25; Quinche 1909; Pier; «extrêmement fréquent» RobillotMetz 1936, p. 54; GPSR 2, 93a s.v. attendre 3º 3; Redard 1954; IttCons 1970, p. 27 et 240; WolfFischerAlsace 1983; DromardFrComt 1991; «dans l'est de la France et en Suisse, sous l'influence de l'allemand» GrevisseGoosse13 § 280 d 1º; SchmittWaldenser; FEW 25, 704b, ATT¯ND¯RE 2; Adout 1986; DSR 1999; HenryCompl 2001, p. 17; Garino 2003.

Étymon du FEW

attendere

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué. — Il est parfois considéré comme un germanisme (voir Historique). — Quinche 1909, p. 309; «calque de l'allemand» Corbellari 1968, p. 707; «curieux barbarisme» Adout 1986. — «germanisme» GuilleDial 1825, p. 84a; «germanisme» GuilleNeuch 1829-32, p. 9 et 312; PeterCacol 1842; «germanisme» GrangFrib 1864; «germanisme» PludFranç 1890, p. 25; «vaudoisisme» PludFranç 1918, p. 64; «énorme germanisme» DudanPaille 1948, p. 43.

Français de référence

Équivalent(s)
attendre qn, qch.
Remarque(s)
Voir Commentaires.

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: Le français d'Alsace connaît le même emploi. La construction attendre sur s'est étendue au français régional de Franche-Comté ( «courant à Ronchamp» J.-P. Chambon, comm. pers.); on la relève aussi à Metz, en 1936, comme héritage de l'allemand.
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