Vedette

boucherie (n. f.)
[buʃʀi(j)]

Définition

Action de tuer et de dépecer le porc (évent. d'autres animaux) et d'en faire de la charcuterie, des cochonnailles.
Le jour, le temps, l'époque de la boucherie. Porc, bétail de boucherie. Repas de boucherie.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Vers neuf heures on prenait le premier repas; il faut tout de suite préciser que, ce jour-là, c'était presque comme un jour de fête. Certains morceaux du porc, lors de la boucherie, étaient mis en réserve pour le jour des labours.
1968, J. Follonier, Valais d'autrefois, p. 17.
[littérature]
Après les boucheries de fin d'automne, chacun apportait aux tanneurs de Sion la peau d'une vache, d'une génisse, d'un veau; on la ramenait six semaines plus tard en beaux rouleaux bruns, luisants et souples.
1968, M. Zermatten, Les Sèves d'enfance, p. 52.
[littérature]
La boucherie a lieu tard dans l'automne, l'hiver, et aussi au premier printemps. / Dès les premiers froids, fais du lard! / Tue ton porc, n'attends pas trop tard!
1972, J. Chessex, Portrait des Vaudois (1re éd. 1969), p. 107.
[littérature]
Il [un aspic appelé gelée de ménage] est fait au moment de la boucherie et, par conséquent, seules des viandes de porc entrent dans sa composition.
1975, J. Montandon, Le Jura à table, p. 25.
[littérature]
Bien sûr, la boucherie à la ferme est encore une combine pour boire des verres, disait-on, samedi, à Denges, chez G. G.; mais, au moins, on a un cochon mort à se partager comme alibi. Et faut bien noyer son chagrin!
1987, 24 heures, 14 janvier.
[presse, journaux, périodiques]

Synonyme(s)

Région. bouchoyade (VD, NE, BE, JU).

Répartition

  • s01 - Suisse romande

Historique

Premières attestations : 1764 (il fait [...] sa boucherie, v. Pier); 1829-32 (faire boucherie). Type très courant en Suisse romande, en français régional comme dans les dialectes; en France, n'a été relevé que dans l'Ouest (cf. faire la boucherie, régionalisme involontaire donné comme définissant de boucharder dans le Glossaire des parlers du Bas-Maine, G. Dottin, Paris 1899; faire boucherie est attesté en 1971, 1980 et 1981 dans le français régional de l'ouest de la France, cf. RézeauOuest; v. encore ALO q. 571 pour des attestations dialectales dans les départements d'Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Vendée, Deux-Sèvres, Vienne, Charente-Maritime et Charente). La locution est très bien attestée au Québec Clapin 1894; Dionne 1909; GPFC 1930; «rural» DQA 1992), ainsi qu'en Acadie (v. MassignonAcad I, 454, qui fournit avec un exemple de 1747 la plus ancienne attestation), et jusqu'en Louisiane. Il se pourrait bien que l'on ait affaire à un cas de conservation, en aires latérales, d'un archaïsme du français général qui n'a jamais été reçu dans la lexicographie centrale. — GuilleNeuch 1829-32; PeterCacol 1842; CalletVaud 1861; GrangFrib 1864; BonNeuch 1867; Pier; FEW 1, 587b, *bucco-; DitchyLouisiane 1932; GPSR 2, 589a-592a; ZumthorGingolph 1962, p. 259; MassignonAcad 1962; IttCons 1970 (> DFV 1972); ALO q. 571; Alpha 1982; RézeauOuest 1984; PR dp. 1984; GR dp. 1985; NPR 1993-2007 «Région. (Suisse, Canada)»; Lengert 1994; ThibQuébHelv 1996, p. 350; DSR 1999; Garino 2003.

Étymon du FEW

*bucco-

Français de référence

Remarque(s)
La boucherie désigne aussi, comme en français général, le lieu où l'on débite la viande et le commerce où on la vend. — En France, on dit tuer le cochon (PR 1984).

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE : En France, n'a été relevé que dans l'Ouest (cf. faire la boucherie, régionalisme involontaire donné comme définissant de boucharder dans le Glossaire des parlers du Bas-Maine, G. Dottin, Paris 1899; faire boucherie est attesté en 1971, 1980 et 1981 dans le français régional de l'ouest de la France, cf. RézeauOuest ).
Renvoi(s) aux autres zones francophones
AMÉRIQUE DU NORD: La locution est très bien attestée au Québec (Clapin 1894; Dionne 1909; GPFC 1930; «rural» DQA 1992), ainsi qu'en Acadie (v. MassignonAcad I, 454, qui fournit avec un exemple de 1747 la plus ancienne attestation), et jusqu'en Louisiane.

Données encyclopédiques

La boucherie a lieu normalement en automne, chez soi, à la ferme; elle est suivie d'une période de repas copieux, chez les particuliers mais aussi dans les restaurants de campagne, où l'on peut déguster des spécialités gastronomiques de confection artisanale (abats, boudin, saucisses, boutefas, atriaux, etc.). La boucherie peut aussi avoir lieu à d'autres époques de l'année, en particulier à la fin de l'hiver.
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