Vedette

bourrée (n. f.)
[buʀe]

Définition

Grande affluence.
Les heures de bourrée dans les trains. La bourrée du samedi dans les supermarchés.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[buʀe:]
Citation(s) Référence(s)
Il y avait une de ces bourrées à l'entrée du cinéma, on ne pouvait même pas entrer.
1975-1981, Enq. CD/II, (NE Colombier).
[enquêtes]
Y'avait une bourrée de gens devant le bureau de vote.
1975-1981, Enq. CD/II, (BE Moutier).
[enquêtes]
A l'approche des fêtes de Noël, c'est la bourrée dans les magasins.
1975-1981, Enq. CD/II, (JU Porrentruy).
[enquêtes]

Répartition

  • s01 - Suisse romande

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français de référence

Historique

Plus anciennes attestations : 1835 («bourrées d'examen», v. Pier); 1852 («travailler par bourrées» HumbGen). Part. passé fém. substantivé de fr. bourrer v. tr. «remplir complètement (qqch.)», mais aussi «maltraiter». Les sens «coup, bourrade» et «coup de vent» ont déjà été courants en Suisse romande (v. Pier), mais semblent aujourd'hui désuets. Voir encore Francophonie. — MolardLyon 1803; HumbGen 1852; GrangFrib 1864; BonNeuch 1867; ConstDésSav 1902; OdinBlonay 1910, 61b; Pier; FEW 1, 642a, burra III; BoillotGrCombe 1929; GPFC; DitchyLouisiane 1932; GPSR 2, 666b-667a; MassignonAcad 1962; IttCons 1970 (> DFV 1972); ALEC q. 1175, pt 156; GononPoncins 1984; «fam. et rare», «période d'activité intense» GR dp. 1985 s.v. bourrée n. f. (voir Français de référence); MartinPilat 1989; Nic 1990; DQA 1992; VurpasMichelBeauj 1992; VurpasLyonnais 1993; Lengert 1994; ThibQuébHelv 1996, p. 344-345; DSR 1999.

Étymon du FEW

burra

Bilan métalinguistique

Ce sens est critiqué par les cacologies (cf. sens 02.) — GrangFrib 1864; PludFranç 1890, p. 12; PludFranç 1918, p. 29.

Français de référence

Remarque(s)
Ce mot et sa constellation de sens dérivés sont à distinguer de frm. bourrée n. f. «fagot de menues branches» (vx. ou rég.), qui relève d'une motivation très spécifique (proprement, «ce avec quoi on bourre un fagot»; v. TLF. — GR (1985 et 2001) donnebourrée n. f. «période d'activité intense» comme «fam. et rare» et cite un exemple d'Hervé Bazin, (né à Angers).

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE : Grand'Combe bourrée «coup qui peut renverser quelqu'un», Savoie bourrée n. f. «rebuffade, réprimande faite avec éclat; volée de coups; travail acharné, mais de courte durée (avoir une bourrée à la fin de l'année, travailler par bourrées); averse accompagnée d'un grand vent et de coups de tonnerre; bourrasque», Beaujolais «pluie d'orage», Lyon «pluie froide, bruine», Pilat «poussée douloureuse», Poncins «crise douloureuse dans une maladie».
Renvoi(s) aux autres zones francophones
AMÉRIQUE DU NORD: Québec «travail forcé et rapide; réprimande, remontrance; grande quantité; espace de temps (travailler par bourrées)», Acadie «moment; ondée»; Québec, Louisiane bourrée de vent «bourrasque».
SU: 17619