Vedette

Algonquin, ine (n. pr.)
[alɡɔ̃kẽ, ɪn]

Définition

Amérindien appartenant à une nation algonquienne du Québec et de l'Ontario qui, de nos jours, est principalement établie au nord-est de la rivière des Outaouais (dans l'Outaouais et en Abitibi-Témiscamingue), mais qui, au début du XVIIe s., lorsqu'elle s'est alliée aux Français, occupait tout le bassin de cette rivière.
Une bande d'Algonquins. Les Algonquins de Maniwaki. La rivière des Algonquins (auj. rivière des Outaouais). QU_e257
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

Algonkin (parfois); Algonquain (au XVIIe s.)

Variante(s) morphologique(s)

(première moitié du XVIIe s.). Algoumequin, Algum(e)quin, Algom(m)equin (voir Étymologie/historique)
Citation(s) Référence(s)
[...] je n'aurois garde de parler aux Algonquins, notamment à ceux de l'Isle, comme je parle à nos Montagnés.
1636, dans RJ 9, p. 258.
[archives et textes anciens]
Il s'agit de la seule bande [amérindienne] encore véritablement nomade au Québec. Grand-Lac-Victoria n'est ni une réserve, ni un village. Ces Algonquins ont toujours refusé les offres gouvernementales pour la construction d'un village avec école, dispensaire, services d'aqueduc, d'égout, d'électricité, etc. [...]. À ce confort moderne, les Algonquins de Grand-Lac-Victoria ont préféré la liberté de parcourir la forêt et la fidélité au mode de vie et aux coutumes de leurs ancêtres.
1989, Rencontre, sept., p. 9.
[presse, journaux, périodiques]
Allant plus en amont sur la rivière des Outaouais, d'autres Algonquins chassent sur la Gatineau. Champlain ne leur donne aucun nom particulier autre que celui d'«Algoumequins» [...]. Notons que le terme «Algoumequins» correspond le plus souvent aux Algonquins de l'Île (Kichesipirinis). [...] Ce sont les plus riches des Algonquins et les plus puissants en ce début du XVIIe s. C'est à la hauteur de l'île Morrison qu'ils tentent de maîtriser le commerce circulant sur la rivière des Outaouais. Ils viennent commercer aussi aux lieux de traite sur le Saint-Laurent jusqu'à Tadoussac.
1993, M. Ratelle, dans Recherches amérindiennes au Québec, vol. 23, nos 2-3, p. 33.
[études scientifiques]
(Pour la variante algoumequin). Ils estoient trois nations quand ils furent à la guerre, les Estechemins, Algoumequins, & Montagnes, au nombre de mille, qui allerent faire la guerre ausdicts Irocois [...].
1603, S. de Champlain, Des Sauvages, p. 5.
[archives et textes anciens]

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) amérindien

Historique

Depuis 1632 (algonquain, dans RJ 5, p. 70 : Montagnards, Hurons, Algonquains; algonquin, depuis 1636; dès 1612, sous la forme latinisée algonquini, dans RJ 2, p. 68). Mot d'étymologie obscure. Probablement issu, par réduction, de algoumequin (ou variante algommequin) qui est attesté dans le même sens depuis 1603 et qui est généralement considéré comme un mot d'origine algonquienne. Depuis la fin du XIXe s., de nombreuses hypothèses étymologiques ont été émises à son sujet, dont celle, largement diffusée, de J.N.B. Hewitt selon laquelle le mot serait issu d'une forme micmaque signifiant littéralement «à l'endroit (du canot) d'où l'on pêche au harpon», mais aucune de ces hypothèses ne fait autorité (v. notam. J.W. Powell, dans Seventh Annual Report of the Bureau of Ethnology, 1891, p. 47; G. Lemoine, dans Bulletin de la Société de géographie de Québec, vol. 4, no 1, 1910, p. 184; HIC 13; G.M. Day, dans International Journal of American Linguistics, vol. 38, no 4, 1972, p. 226-228; Y. H. Couture, Les Algonquins, 1983, p. 17-18; D. Clément, dans Recherches amérindiennes au Québec, vol. 23, nos 2-3, 1993, p. 3; P. Hessel, The Algonkin Nation, 1993, p. 11-14; P. Bakker, dans Recherches amérindiennes au Québec, vol. 24, no 3, 1994, p. 20-21). Algonquin figure dans les dictionnaires français depuis Trévoux 1721. Du français, le mot est passé à l'anglais dès le XVIIIe s. (v. Craigie, s.v. Algonkin, et OEDSuppl 1972).

Avis et recommendation(s)

L'OLF a confirmé les orthographes algonquins (au pluriel) et algonquine (au féminin) dans une recommandation (v. OLFAvisR-4, no 1656.

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
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