Vedette

éclaf(f)er ou étiaf(f)er (v. trans.)
[eclafe]
La forme étiaf(f)er a été relevée essentiellement dans NE.

Définition

Ecraser, faire éclater; crever; briser, casser.
Éclaffer un œuf. Éclaffer un champignon en marchant dessus. La voiture a éclaffé une grenouille. Il s'est fait éclaffer dans l'accident.
[État des données: avancé]

Variante(s) polymorphique(s)

ékiaffer
Citation(s) Référence(s)
Il se gratta les épaules avec une pointe de bois de cerf. Il se promena. Il joua à [sic] fouteballe [sic] avec des vessies de porcs et les éclafa contre les poiriers rugueux.
1968, M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, p. 101.
[littérature]
Quand ils se battent, non contents d'«éclafer» leur ennemi comme une poire blette, ils te le réduisent en miettes, en bouillie, en bifteck tartare quoi.
1972, G. Duttweiler, Joyeusetés du pays de Vaud et d'ailleurs, p. 134.
[littérature]
Maintenant, j'ai repris la herse parce que le tracteur ça nous éclaffe tout.
1975, RSR, 15 novembre.
[radio-télévision]
Une poule égarée a été éclaffée par une voiture.
1975-1981, Enq. CD/II, (VD Arnex).
[enquêtes]
[Pour la variante étiaf(f)er] Cette pauvre grenouille s'est fait étiaffer.
1975-1981, Enq. CD/II, (NE La Chaux-de-Fonds).
[enquêtes]
J'ai éclaffé tous mes œufs en tombant.
1975-1981, Enq. CD/II, (JU Porrentruy).
[enquêtes]
Des bonbons sont en train de mourir. La fraise Tagada, par exemple, cette pâte à mâcher recouverte de sucre que l'on aimait éclaffer sous ses molaires à la rentrée 1973, eh bien la Tagada risque de disparaître d'une semaine à l'autre.
1994, Le Nouveau Quotidien, 2 septembre, p. 31.
[presse, journaux, périodiques]

Commentaire géolinguistique

La forme étiaf(f)é, ée a été relevée essentiellement dans NE.

Répartition

  • s01 - Suisse romande
  • s09 - + Franche-Comté
  • s10 - + Savoie

Historique

Premières attestations : FR 1412 (esclaffar); NE 1584 (esqlaffer); v. Pier et GPSR. Emprunt du fr. rég. aux patois; type autochtone en Suisse romande, apparenté au fr. esclaffer, qui représente pour sa part un emprunt à l'occitan. En fr. rég. de France, on relève diverses formes (voir Francophonie). — DeveleyVaud 1808, nº 419; Dumaine 1810, p. 229; GaudyGen 1820, 1827; DeveleyVaud 1824; PeterCacol 1842; HumbGen 1852; CalletVaud 1861; BonNeuch 1867; ConstDésSav 1902 (en réf. à la SR); WisslerVolk 1909; OdinBlonay 1910, p. 139a; RouxArgSold 1921; Pier, PierSuppl; Schoell 1936, p. 90; FEW 2, 734ab, klapp III 2; MeijerEnq 1962, p. 68, 131; ZumthorGingolph 1962, p. 248; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991); GPSR 6, 179a-181a, èxl!afÂ; NouvelAveyr 1978; GuichSavoy 1986; GrafBern 1987; CampsLanguedoc 1991; CampsRoussillon 1991; ColinParlComt 1992 s.v. étiaffer; BoisgontierMidiPyr 1992; Lengert 1994; Manno 1994, p. 212 et 219; «éclafer» OffScrabble 1995; DSR 1999; FreiOrm 2002; Garino 2003.

Étymon du FEW

klapp

Bilan métalinguistique

Emploi tour à tour critiqué et valorisé dans les cacologies. Dudan considère que ce mot «vaut écraser et est même plus pittoresque». — DeveleyVaud 1808 nº 419; Dumaine 1810; DeveleyVaud 1824 nº392; GuilleNeuch 1829-32, p. 282; PeterCacol 1842; CalleVaud 1861 s.v. écraser; DupertuisVaud 1892, p. 21; PludFranç 1918, p. 25; DudanFranç4, p. 52.

Français de référence

Remarque(s)
Le français de référence présente une forme apparentée: esclaffer (s'~) (voir Historique).

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: En fr. rég. de France, on relève éclafer «faire éclater, écraser» en Savoie, étiaffer «écraser» en Franche-Comté et esclafer «écraser» dans le Languedoc, le Roussillon et le Midi pyrénéen.
SU: 18301