Vedette

guillon (n. m.)
[ɡijő]

Définition

Petite cheville de bois dont on se sert pour boucher le trou fait au tonneau en vue de goûter le vin.
Boire (le vin, un verre) au guillon. La Confrérie du Guillon
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Là-haut dans le foin, sous la poutre maîtresse, il y a le petit tonnelet de fendant que Célestine lui fait monter en cachette par Justin; il comprend bien ces choses-là, Justin, ayant un faible lui-même pour le fendant. Juste un... se dit-elle en reposant le verre près du guillon.
1974, G. Clavien, Les Moineaux de l'Arvèche (1re éd. 1962), p. 129.
[littérature]
Samedi, les commerçants de la place du Midi, sur le rond-point, offraient un apéritif à qui voulait le prendre, servi très frais au guillon. C'est une initiative sympathique, même si la timidité instinctive des hôtes étrangers a voulu que les bénéficiaires soient plutôt des gens du cru, qui méritent d'ailleurs aussi ce plaisir.
1975, Nouvelliste et Feuille d'Avis du Valais, 14 juillet.
[presse, journaux, périodiques]
Autrefois, lorsque le vigneron commentait les dernières vendanges en offrant un verre de «nouveau» [vin] au curieux, il devait manipuler avec soin une clef filetée en forme de T pour faire jaillir le vin. Les anciens guillons étaient en effet à ce moment-là, il y a quatre ou cinq ans, constitués d'un cône de plomb dans lequel on frappait au marteau pour obtenir une rasade de liquide. Cette entreprise exigeait beaucoup de doigté si l'on voulait empêcher les éclaboussures.
1977, Lausanne-Informations, 16 novembre.
[presse, journaux, périodiques]

Répartition

  • s01 - Suisse romande
  • s10 - + Savoie

Historique

Première attestation : 1616. Dialectalisme; dérivé du type mfr. guille n. f. «fausset» (Olivier de Serres, D'Aubigné; v. FEW), bien représenté dans plusieurs parlers galloromans (Ille-et-Vilaine, Saintonge, Berry, Saône-et-Loire, Ain, Savoie, Rhône, Loire, Isère, Drôme, Ardèche, Hautes-Alpes; v. FEW); relevé en français régional de France (voir Francophonie). — «guille, guillonner» VurpasDuPinLyon (env. 1750); Merle d'Aubigné 1790, p. 128; «guille» MolardLyon 1803; GaudyGen 1820, 1827; GuilleDial 1825, p. 81a; HumbGen 1852; CalletVaud 1861; BonNeuch 1867; ConstDésSav 1902; WisslerVolk 1909; OdinBlonay 1910, p. 223a; Pier, PierSuppl; «quillon» Mâcon 1926; FEW 16, 308a, kegil I 2 a; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991); «guille, Ain, Isère, Lyonnais, Savoie» RLiR 1978, p. 193; SchüleListeLar 1978; Lar 1979; PLi dp. 1980; TLF; «guille» TuaillonVourey 1983; «guille, guillon» GononPoncins 1984; GR 1985; «guille» MartinPellMeyrieu 1987; «guille, mot usuel chez tous ceux qui connaissent la réalité, le mot français fausset n'étant pas connu ou employé» MartinPilat 1989; «guille» VurpasMichelBeauj 1992; «guille, mot-souvenir encore connu à 50 ans» BlancRouatVill 1993; «guille» FréchetMartVelay 1993; «guille, seulement au-dessus de 40 ans» VurpasLyonnais 1993; Lengert 1994; OffScrabble 1995; FréchetAin 1998; DSR 1999; Garino 2003.

Étymon du FEW

kegil

Bilan métalinguistique

Ce terme est critiqué par Guillebert dans sa cacologie. — GuilleDial 1825, 81a.

Français de référence

Équivalent(s)
fausset, n. m.
Remarque(s)
Seul terme utilisé en Suisse romande pour désigner ce référent; l'équivalent du fr. de réf., fausset, est mal connu et plutôt inusité.

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: En fr. rég. de France, on relève guillon à Poncins (Loire) et Annecy (Haute-Savoie), quillon à Mâcon (Saône-et-Loire), et guille dans l'Ain, en Savoie, en Isère, à Lyon, dans le Pilat, le Beaujolais et le Velay.
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