Vedette

johannis(berg) (n. m.)
[jɔanis(bɛʀɡ)]
Parfois écrit avec une majuscule

Définition

Région. Vin blanc valaisan élaboré à base de cépage de Sylvaner (aussi appelé gros Rhin).
Le johannis de Chamoson. Le johannisberg accompagne à merveille les asperges.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
C'est en aval de Sion que le johannisberg trouve ses terres d'élection. Le coteau de Chamoson, les pentes douces de Leytron lui sont favorables. Pourquoi ce vin est-il plus prisé des amateurs extérieurs que des Valaisans eux-mêmes ? Il est difficile de le dire, il est impossible de ne pas le constater. Sa bouteille à long col [...], certaines caractéristiques qui le rapprochent des vins alsaciens, ont trouvé à l'extérieur du canton une clientèle fidèle et importante. Mais le Valaisan semble choqué par sa verdeur.
1975, J. Montandon, Le Valais à table, p. 86-87.
[littérature]
Le sylvaner ou gros Rhin est assez répandu et donne un vin vendu sous le nom de johannisberg dans le commerce. Robuste et peu sensible à la coulure, sujet à la pourriture, il donne un vin riche, un peu plus fruité que le chasselas et de rendement régulier.
1975, É. Gardaz et al., Le Vin vaudois, p. 149.
[littérature]
Quant au johannisberg [en ital. dans le texte], ramené des bords du Rhin par nos soldats, il est issu du plant sylvaner, dit gros Rhin ou Rhin. Ce cru corsé, bouqueté et délicieusement fin, atteint sur nos coteaux secs et arides une finesse prenante.
1977, J. Follonier et al., Vins du Valais, p. 131.
[littérature]
Le johannisberg ne saurait qu'exceptionnellement se substituer au fendant pour la dégustation de la raclette, mais il fait belle alliance avec plusieurs préparations de poissons (froids en gelée ou cuits en friture) et est reconnu pour être l'accompagnement absolument idéal de l'asperge. Enfin, les amateurs de vin blanc l'apprécieront avec des viandes séchées bien herbées [= aromatisées aux fines herbes], quelque saucisse à l'ail séchée au raccard ou un vieux lard à manger cru.
1977, J. Montandon, La Cuisine au fil du Rhône, p. 38.
[littérature]
– Un ballon d'amigne! [/] — Deux de Johannis!
1983, M. Chappaz, À rire et à mourir, p. 107.
[littérature]

Commentaire géolinguistique

Le référent est essentiellement valaisan (on l'élabore toutefois aussi dans quelques localités vaudoises). Les amateurs connaissent le produit dans toute la Suisse romande.

Répartition

  • s03 - Valais
  • s01 - Suisse romande

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) nom propre/marque déposée

Historique

Premières attestations du mot en français de France, en référence à l'Allemagne : vin de Johannisberg 1840 (dans AcC); Johannisberg (dans Besch 1845); premières attestations en Suisse, en référence au Valais : 1869 (en allemand), 1871 (en français), v. J. Nicollier, Les Propos de l'Ordre de la Channe nº 29, p. 25. Le johannisberg, à l'origine vin élaboré en Allemagne dans les environs de la ville éponyme, a été importé en Valais dans la seconde moitié du siècle dernier, où il a connu un grand succès, y devenant le vin blanc le plus répandu après le fendant. — Un étymon johannisberg manque à FEW 16, 284b. — AcC 1840; Besch 1845; Littré 1867; Lar 1873–1931; LarL 1975; TLF; GR 1985; DSR 1999.

Français de référence

Remarque(s)
Le mot apparaît régulièrement dans la lexicographie française depuis le milieu du siècle dernier, mais toujours en référence au vin allemand originaire de la ville de Johannisberg, en Allemagne. Il n'est jamais fait mention de l'existence de ce vin en Valais. En outre, la forme apocopée johannis, très répandue en Suisse romande, ne semble pas connue en France.
Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
SU: 18750