Vedette

lavette (n. f.)
[lavɛt]

Définition

Petit carré de tissu éponge servant à la toilette.
Se rafraîchir le visage avec une lavette fraîche. Se mettre une lavette froide sur le front pour soulager la fièvre. Lavette éponge, en tissu éponge; lavette à jeter, en cellulose.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Etendus sur le dallage humide, on s'abandonnait au baigneur qui nous travaillait le corps au savon de sable, tirait de sa lavette gonflée comme vessie de gros paquets de mousse, et pétrissait nos jointures avec ses pieds et ses mains.
1963, N. Bouvier, L'Usage du monde, p. 259.
[littérature]
Il se penche et presse sur mon front une lavette mouillée, il m'embrasse et me fait boire un gros thé maladroit trop sucré et trop noir, il touche mes cheveux, mon cou, il a l'air perdu, comme s'il se trouvait devant un cadavre, ses doigts courent lourdement sur mon visage, il veut me faire boire et relever ma nuque...
1975, A.-L. Grobéty, Zéro positif, p. 116.
[littérature]
Tout autant que les essuie-mains en tissus [sic], les lavettes qui restent suspendues humides constituent un sérieux bouillon de culture pour les germes. C'est pourquoi S. nous propose, en emballage de 30 pièces, des LAVETTES A JETER formées de six couches de cellulose.
1978, Trente jours, avril, p. 62.
[presse, journaux, périodiques]
Je ne quitte pas Corinna. Il y a un moment vers les 19h. où les gardes viennent, refont le lit. J'ai toujours changé la lavette qui lui rafraîchit le front. L'angoisse montait en moi devant ses mains, ses bras qui se glaçaient.
1986, M. Chappaz, Octobre 79, p. 106.
[littérature]

Commentaire géolinguistique

Département du Doubs.

Répartition

  • s01 - Suisse romande
  • s09 - + Franche-Comté

Historique

Première attestation: 1950, t. V du FEW (témoignage oral de M. Bossard, collaborateur vaudois au FEW), mais probablement plus ancien (connu dès l'enfance par un témoin fribourgeois né en 1922); première attestation littéraire: 1953 («Béat [...] rentra assez mécontent dans sa chambre où une lavette séchait sur une ficelle tendue à la fenêtre [...].» C. Colomb, Les Esprits de la terre, p. 122). Emploi non attesté à date ancienne; dérivé de laver, suff. -ette. Le concept de «petit morceau de linge servant aux travaux ménagers de lavage» étant déjà exprimé en SR par patte, la forme lavette était disponible pour désigner un autre référent. Attesté en fr. rég. de France (voir Francophonie). — FEW 5, 215b, lavare I; MeijerEnq 1962, p. 174; IttCons 1970 (> DFV 1972); SchüleListeLar 1978; Lar 1979; PLi dp. 1980; TLF; PR dp. 1984; GR 1985; DromardFrComté1991; NPR 1993-2007 «(Suisse)»; «attesté à partir de 20 ans, inconnu au-dessous» FréchetMartVelay 1993; Lengert 1994; «globalement attesté» FréchetAnnonnay 1995 (où les renvois à Genève 1852 et à la Belgique sont dus à de mauvaises interprétations des sources); DSR 1999; DRF 2001; Garino 2003.

Étymon du FEW

lavare

Français de référence

Remarque(s)
Pas d'équivalent exact. La lavette correspond, dans sa fonction, au gant de toilette; ce dernier, bien que plus rare, existe aussi en Suisse romande: on a relevé, dans des annonces parues dans la presse, les hapax gant lavette (Construire, 30 mai 1978) et lavette-gant (Coopération, 7 octobre 1976 > TLF). Toutefois, dans l'usage courant, le gant de toilette est très souvent lui aussi appelé lavette. — Le mot lavette désigne, en fr. de réf., un petit morceau de linge servant aux travaux ménagers de lavage ou, plus rarement, une brosse pour laver la vaisselle (v. par ex. NPR 1993).

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: En fr. rég. de France, lavette désigne aussi le gant de toilette à Besançon (Dromard), en Velay et dans l'Ardèche – toutes des régions qui, comme la Suisse romande, connaissent l'emploi de patte pour désigner un chiffon (voir Historique). En outre, la loc. verb. sentir la lavette «sentir bon» a été relevée dans la Haute-Vienne (comm. pers., France Lagueunière, 1996). Selon le DRS, on a relevé lavettr en Moselle (est), en Alsace, dans le Doubs, la Drôme, en Ardèche (Annonay) et en Haute-Loire (Velay).
Renvoi(s) aux autres zones francophones
AMÉRIQUE DU NORD: Au Québec, le carré de tissu éponge servant à la toilette est appelé débarbouillette (DFPlus 1988; DQA 1992).
SU: 18783