Vedette

meuron (n. m.)
[mø(:)ʀő]

Définition

Fruit de la ronce.
Cueillir des meurons; aller aux meurons. Confitures, conserves de meurons. Gâteau aux meurons.
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

meûron (parfois)
Citation(s) Référence(s)
[...] nos oiseleurs foutent le feu aux buissons avec leurs armes. Puis ils dorment dans les cercles de brûlis en tendant les mains vers quelques meurons.
1968, M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, p. 161.
[littérature]
[Pour la variante meûron] Ma grand-mère faisait des conserves de meûrons.
1970, A. Itten, R. Bastian, Santé! Conservation..., p. 20.
[littérature]
[Pour la variante meûron] Notre travail à nous, bouèbes [= jeunes garçons; en ital. dans le texte], était de cueillir fruits et légumes et surtout d'écosser d'énormes paniers de petits pois [...]. Puis on attaquait les côtes de blettes [= bettes], les petits oignons, l'ail, l'échalote, les cornichons, les laitues, [...] les prunes, les meûrons [en ital. dans le texte], les premières poires [...].
1975, A. Itten, R. Bastian, En çà... en là!, p. 182.
[littérature]
La conservation par le froid des framboises, des raisins de mars, des myrtilles et des mûres (meurons) pose moins de problèmes, bien que là aussi, il faille prêter garde au choix des variétés. En ce qui concerne les meurons, ils peuvent subir une décoloration de leur couleur foncée initiale. Les fruits une fois décongelés tirent alors sur le rouge.
1977, Coopération, 7 juillet.
[presse, journaux, périodiques]

Répartition

  • s01 - Suisse romande

Historique

Dérivé de mûre, déjà att. en France en 1390 (v. Gdf); première attestation en Suisse romande : 1643 (v. Pier). Le type se présente dans divers parlers galloromans sous plusieurs formes (meuron, mûron, mouron, mauron, etc.; v. FEW); la forme du français régional de Suisse romande, meuron (également relevée dans le Doubs, le Haut-Jura et à Annecy), est attestée à plusieurs reprises en France du XIVe au XVIIe s. (v. FEW), mais ne se trouve plus de nos jours dans les dictionnaires de langue générale, contrairement à mûron, régionalisme du Centre, que l'on relève dans plusieurs ouvrages (voir Francophonie). — Merle d'Aubigné 1790, p. 130; DeveleyVaud 1808, nº 250; Dumaine 1810, p. 246; GaudyGen 1820, 1827; DeveleyVaud 1824; HumbGen 1852; CalletVaud 1861; GrangFrib 1864; BonNeuch 1867; «mouron des oiseaux (à Annecy)» Gdf 5, 321b; ConstDésSav 1902; OdinBlonay 1910, p. 361a; Pier, PierSuppl; CollinetPontarlier 1925; BiseHBroye 1939, p. 299; SchüleNendaz 1963, p. 255; FEW 6, III, 155b-156a, m?rum I 2; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991); «En Suisse romande, on dit aussi meuron» Alpha 1982 s.v. mûron; «usuel» DurafHJura 1986; OffScrabble 1995; RobezMorez 1995; DSR 1999; Garino 2003.

Étymon du FEW

morum

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué par les cacologies qui le remplacent par mûre sauvage. — DeveleyVaud 1808 nº250; Dumaine 1810; DeveleyVaud 1824 nº238; GrangFrib 1864; DupertuisVaud 1892, p. 28.

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: On relève la forme mûron, régionalisme du Centre, dans plusieurs ouvrages («dialect.» GLLF 1975; «région. Centre» TLF s.v. mûre; «dialectal» GR 1985; «région.» NPR 1993; elle est en outre signalée par ZumthorGingolph 1962, p. 261).
SU: 18875