Vedette

miser (v. trans.)
[mize]
Souvent employé en tournure passive.

Définition

Mettre, vendre aux enchères.
Miser son bétail, son chédail. Miser des coupes de bois. Miser du vin.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Payerne ? Prenez des tonnes de cochon; de la saucisse, des atriaux, du lard, des saucissons lourds. Prenez des volailles grasses, oies et poulets des basses-cours corçallines, prenez des confitures et de la gelée de framboise, des biscuits aux œufs et au kirsch, prenez des bricelets et des gâteaux à la courge, ajoutez le vin de la Bellettaz qu'on mise chaque année à la Vente (c'est le vignoble que la commune possède sur le Léman, héritage des abbés et des solides administrateurs bernois) [...].
1969, J. Chessex, Portrait des Vaudois, p. 194.
[littérature]
Madame Jotterand, affectée par tant d'épreuves, avait donné son consentement pour miser les bêtes, mais elle ne l'avait pas fait de gaieté de cœur.
1973, A.-L. Chappuis, Juste avant l'orage, p. 191.
[littérature]
La Municipalité [de Cossonay] fera miser, samedi 20 avril 1974 dès 14 h. au bois du Sépey; environ 100 stères de hêtre [/] plusieurs lots de dépouilles [/] Rendez-vous est donné aux miseurs à la lisière du bois, par le chemin des Terrailles dès Cossonay.
1974, Feuille des avis officiels du canton de Vaud, 19 avril, p. 979.
[presse, journaux, périodiques]
Une bonne récolte, mais peu abondante [titre]. Payerne a renoncé à miser ses vins
1979, Tribune-Le Matin, 1er février, p. 9.
[presse, journaux, périodiques]
Une fois Dubois servi – un nom prédestiné – la mise était terminée. La moitié des 230 stères avait trouvé preneur. L'an passé, tout avait été misé.
1975, Le Sillon romand, 10 janvier, p. 3.
[presse, journaux, périodiques]
Après le bétail, il sera misé 20 tonnes de foin et regain 1re qualité.
1975, Le Sillon romand, 10 janvier, p. 8.
[presse, journaux, périodiques]
39 000 litres de vin d'appellation Villette, Epesses ou Calamin seront misés.
1982, 24 heures, 17 février, p. 17.
[presse, journaux, périodiques]

Répartition

  • s01 - Suisse romande

Historique

Première attestation : VD 1694 (v. Pier). Frm. miser v. intr. «enchérir», attesté pour la première fois en 1669 (v. FEW), est donné sans marque dans Lar 1874—1963 (> TLF), mais est absent de GLLF, Rob et GR. Littré le présente comme provincial, et on le relève effectivement à Lyon, dans le Doubs, en Savoie et en Ardèche (v. bibliographie ci-dessous). La spécificité romande consiste à utiliser ce verbe en emploi transitif, avec comme régime l'objet à vendre (et non la somme proposée ou demandée); cf. aussi Lyon miser une calèche jusqu'à cinquante francs (Puitspelu 1894). — GaudyGen 1827; HumbGen 1852; CalletVaud 1861; GrangFrib 1864; BonNeuch 1867; «(dans quelques provinces) enchérir» Littré 1867; «v. a. et n. surenchérir» PuitspeluLyon 1894; WisslerVolk 1909; OdinBlonay 1910, p. 355a; Pier, PierSuppl; «v. a. et n. enchérir, mettre au jeu, verser l'enjeu d'une partie» BoillotGrCombe 1929, p. 220; BiseHBroye 1939, p. 305; FEW 6, II, 188b, m?tt¯re I 2 a b d' (où la spécificité de l'emploi transitif romand n'a été notée que pour les patois); IttCons 1970; SchüleListeLar 1978; TLF s.v. miser A; GR 1985 s.v. miser (où la répartition des données romandes sous 1 et 2 ne se justifie pas); «enchérir dans une vente; se porter acquéreur; consentir un sacrifice d'argent pour acheter ou obtenir quelque chose» GuichSavoy 1986; PLi dp. 1988; «Région. (Suisse)» NPR 1993-2007; Lengert 1994; «v. tr. enchérir (il a misé cent francs)» FréchetAnnonay 1995; DSR 1999; Garino 2003.

Étymon du FEW

mittere

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué par les cacologies. — GrangFrib 1864; DupertuisVaud 1892, p. 28.
SU: 18898