Vedette

moindre (adj.)
[mwɛ̃dʀ]

Définition

Fam. Faible, malingre; maladif, affaibli, indisposé, amoindri dans ses forces.
L'hiver l'a rendu tout moindre. Avoir l'air moindre, se sentir moindre.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
L'hiver, malgré sa puissance et sa rancune, se sent tout moindre; l'hiver recule. Il se réfugie là-haut sous les vieux sapins, se terre en pleine forêt poursuivi par le printemps qui le traque.
1959, W. Dubois, En poussant nos clédars, p. 174.
[littérature]
Mme Oin-Oin se sent toute chose, toute moindre. Elle se rend à la consultation du médecin de famille, le docteur Tavan.
1973, É. Gardaz, Oin-Oin et ses nouvelles histoires, p. 37.
[littérature]
Mais je cause, je cause, faudrait penser à faire à souper pour mon homme! Il est allé au docteur... il est tout moindre en ce moment...
1976, A. Urfer, Urferama, p. 157.
[littérature]
Les chirurgiens d'aujourd'hui vous endorment que c'en est une merveille. Pourtant, au réveil, on se sent tout «moindre».
1993, G. Glasson, La Vie d'un crayon de braise, p. 31.
[littérature]

Répartition

  • s01 - Suisse romande
  • s10 - + Savoie

Historique

Attesté depuis 1820 en fr. rég. (Gaudy), et depuis 1866 en patois (vaud. meindro «maigre, fluet, valétudinaire» Bridel; cf. encore DubouxGenton 1981 s.v. meindro, moindro et Évolène mèïndro «moins bien, en parlant de la santé, de la qualité de qqch.» FollonierOlèïnna). Des reflets de m?nor avec le sens de «faible, chétif» sont attestés dans plusieurs parlers galloromans : en plus de la Suisse romande, on en relève en Wallonie (v. FrancardBastogne 1994 s.v. mwinre), Normandie, Bourgogne, Champagne, Lorraine (où leur densité est maximale), Savoie, ainsi qu'en bas-limousin (v. FEW). En fr. rég. toutefois, seule la Suisse romande et la Savoie semblent avoir perpétué cet emploi. — GaudyGen 1820, 1827; GuilleNeuch 1829-32; PeterCacol 1842; HumbGen 1852; CalletVaud 1861; GrangFrib 1864; BonNeuch 1867; «Annecy mwêndrâ n. f. ‘petite dose'» ConstDésSav 1902; Pier s.v. chose 2º et moindre; «la moindre des choses ‘un petit rafraîchissement'» BoillotGrCombe 1929; GPSR 4, 16b s.v. chose 5º 2; FEW 6, II, 123ab, m?nor I 1; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991); «adj. ‘mesquin, chétif'; n. f. ‘petit verre'»; GuichSavoy 1986; DSR 1999.

Étymon du FEW

minor

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué par les cacologies. — PeterCacol 1842; GrangFrib 1864; DupertuisVaud 1892, p. 54.

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE : Savoie.
SU: 18916