Vedette

moque (n. f.)
[mɔk]

Définition

Humeur visqueuse sécrétée par les membranes nasales, morve.
Avoir la moque au nez.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
La moque lui pend au nez comme de la poix.
1968, M. Chappaz, Le Match Valais-Judée, p. 36.
[littérature]
Le crâne tondu, je suis allé à l'air, je n'ai pas tardé à avoir le rhume, et alors, Président, tout est sorti pendant des jours et des jours. Je me mouchais, je me mouchais, je remplissais des draps entiers de moque! Ça sortait. C'est ainsi que je me suis guéri.
1974, C. Bille, La Demoiselle sauvage, p. 77.
[littérature]
C'est un peu comme si tu arrivais, bronzé, élégant, dans une soirée chic avec un smoking impeccable, souillé, sans que tu t'en sois aperçu, par une moque sur le revers.
1994, Le Matin, 28 février, p. 2.
[presse, journaux, périodiques]

Commentaires

Dans l'usage oral, le mot est plus employé que son équivalent du fr. de réf., morve. Ce dernier est toutefois bien représenté dans la littérature.

Répartition

  • s01 - Suisse romande

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) dialectes de France

Historique

Première attestation : 1820 (dans l'expression ce n'est pas de la moque «ce n'est pas peu de chose», où Gaudy ne semble pas comprendre le sens premier de moque, qu'il donne comme neuchâtelois et qui «en roman [sic], signifie badinage»). Odin cite «frv. [français vaudois] ce n'est pas de la moque de chat» pour parler d'une chose ‘qu'on ne s'attendait pas à trouver belle et bonne et qui l'est cependant', mais contrairement à Gaudy elle interprète bien moque «morve», sens donné régulièrement par les glossaires depuis 1861 (Callet). Dialectalisme; transposition en fr. rég. d'un type très bien attesté dans les parlers romands (v. FEW). — GaudyGen 1820, 1827 (> HumbGen 1852); CalletVaud 1861; GrangFrib 1864; Bridel 1866 s.v. mokka (att. patoise); BonNeuch 1867; OdinBlonay 1910, p. 356b; Pier, PierSuppl; FEW 6, III, 179b, mºccus 1; IttCons 1970 (> CuenVaud 1991, qui donne aussi le sens de «garniture sucrée et généralement gélifiée que l'on trouve sur certaines pâtisseries»); BourquinPays 1985, p. 72; GrafBern 1987; PLi dp. 1989; Lengert 1994; DSR 1999; Garino 2003.

Étymon du FEW

muccus

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué par les cacologies. — CalletVaud 1861 s.v. morve; GrangFrib 1864; DupertuisVaud 1892, p. 28.

Français de référence

Équivalent(s)
morve, n. f.
Remarque(s)
L'équivalent du françaois de référence est attesté en Suisse romande, en particulier dans la littétrature (voir Commentaires).
SU: 18942