Vedette

papet (n. m.)
[papɛ]

Définition

Région. et vieilli Bouillie à la semoule ou à la farine.
Manger du papet.
[État des données: avancé]

Variante(s) polymorphique(s)

papette; papetche
Citation(s) Référence(s)
[...] on ne supporte plus si bien ces franches et simples bâfrées où la chère était plus abondante que raffinée. La gastronomie ne régnait pas encore dans ces démocratiques réunions. On était reconnaissant d'avoir le ventre plein. Peu importait la manière, semble-t-il. Et pourtant, il y avait dans les familles bourgeoises, paysannes et ouvrières, justement une certaine manière et certaines spécialités autrement meilleures que le rustique papet [en ital. dans le texte] ancestral.
1973, M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, p. 130.
[littérature]

Commentaires

Attesté en part. dans des cacologies du XIXe s.

Répartition

  • s02 - Vaud
  • s04 - Genève
  • s05 - Fribourg
  • s06 - Neuchâtel
  • s09 - + Franche-Comté

Historique

Premières attestations : déb. XVIe s., papet; 1615, pappay (v. Pier). Après un passage de plus d'un siècle dans la lexicographie française comme terme non marqué (Est 1546—Miege 1677, v. FEW; il pourrait toutefois s'agir d'un régionalisme caché), le mot s'éclipse pour réapparaître aux XIXe et XXe s. dans des sources régionales (relevant tantôt du patois, tantôt du français régional) dans le Doubs, le Haut-Jura, la Suisse romande, le Dauphiné, le Gard, l'Hérault et Toulouse. Il s'agit d'un dér. sur une base se rattachant à la famille de lat. pappare «manger» (v. FEW). Wartburg a traité la loc. ne plus pouvoir dire papet sous un étymon onomatopéique PAPP-; quelle que soit la valeur de ce classement du point de vue diachronique, en synchronie les deux mots ne font qu'un pour les locuteurs. En outre, la Franche-Comté connaît une forme ([pEpE], aussi attestée dans BE et JU et classée par Wartburg sous pappare comme «Reduplikation»), qui apparaît dans la même locution (v. Corbis, Doillon, Dromard). Ce parallélisme incite à ne pas répartir les matériaux sous deux étymons. — GaudyGen 1820, 1827; HumbGen 1852; GrangFrib 1864; BonNeuch 1867; «‘bouillie'; ne plus pouvoir dire...» CorbisBelfort 1879 s.v. petpet; BeauquierDoubs 1881 s.v. pépet; BGPSR 4, p. 60; OdinBlonay 1910, p. 392b; Pier; CollinetPontarlier 1925; BoillotGrCombe 1929, p. 237 (p§p§); BiseHBroye 1939, p. 300; FEW 7, 582b, papp- et 584a, pappare I 2 a; IttCons 1970 (> DFV 1972, CuenVaud 1991); DoillonComtois 1980 s.v. paipais; «‘gâteau traditionnel fait de pâte recouverte de flan parfumé à l'eau de fleur d'oranger'; ne plus pouvoir dire papet» DurafHJura 1986; «papet, pépet» GrafBern 1987; «paipèt» ChapuisMots 1988; PLi dp. 1989; «paipai» HenryJur1; «‘bouillie'; ne plus pouvoir dire...» DromardFrComt 1991 s.v. pèpet; «‘bouillie; gâteau'; ne plus pouvoir dire papet» ColinParlComt 1992; Lengert 1994; «gâteau à la crème renversée» RobezMorez 1995; OffScrabble 1995; DSR 1999; Garino 2003.

Étymon du FEW

papp-

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué par Dupertuis dans sa cacologie. — DupertuisVaud 1892, p. 30.

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: Le mot apparaît aux XIXe et XXe s. dans des sources régionales (relevant tantôt du patois, tantôt du français régional) dans le Doubs, le Haut-Jura, le Dauphiné, le Gard, l'Hérault et Toulouse. Encore attesté en Franche-Comté.
SU: 19010