On retrouve cette loc. au sens 01. en afr. (XI
e–XII
e siècles) sous les formes
ne poeir (en) avant, ne pooir en avant (v. FEW 9, 232b,
p?sse). Il est cependant difficile de la considérer comme un archaïsme, vu l'absence de toute documentation écrite postérieure. En revanche, l'ellipse d'un verbe de mouvement après
pouvoir est attestée sporadiquement dans d'autres constructions régionales : «Il a prétexté d'aller faire quelque chose dehors, pour
pouvoir dehors [= pouvoir sortir] du chalet» (
Contes et légendes de Fribourg, 1984, p. 50); «l'eau descend de la montagne et vers chez mon cousin, où il y a ce monticule, le terrain est imperméable et elle
peut pas au lac [= ne peut pas arriver jusqu'au lac]» (NE Bevaix , mai 1985, témoin âgé de 55 ans). La fréquence, dans les patois de SR, de tours semblables où d'autres verbes semi-auxiliaires présentent l'ellipse du verbe de mouvement ou de position, appuie l'hypothèse d'un dialectalisme syntaxique; cf. les ex. suivants en fr. rég. : Séprais [JU]
tu ne dois pas dans ce camp «tu ne dois pas entrer dans ce camp» (GPSR 5, 622b); VD-VS
il nous faut loin «il nous faut partir» (GPSR 7, 133a); FR
il me faut là «je veux être là» (GrangFrib 1864). Pour une critique de l'éventuelle origine germanique de ce type de constructions, cf. le commentaire de Wartburg dans FEW 9, 236a, n. 10. — L'emploi romand manque à FEW 9, 232b,
p?sse. — Had 1983 s.v.
plus (donne aussi le sens de «être rassasié, ne plus pouvoir continuer à manger», qui représente un cas particulier du
sens figuré); Nic 1987 s.v.
plus; ArèsParler 1994 s.v.
plus; KublerExpr 1995, p. 282; DSR 1999.