Vedette

radoux (n. m.)

Définition

Région. Radoucissement du temps; temps doux, après un temps plus froid.
Une période de radoux. Il fait du radoux. Entre Noël et Nouvel-An, il y a toujours un radoux (GrafBern 1987).
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Janvier fut un de ces gars comme d'Artagnan... et je te pique ici et je te transperce là, et je te ressaute enselle pour aller en surprendre plus loin... Neige, radoux, bourrasque, en veux-tu en voilà [...].
1959, W. Dubois, En poussant nos clédars, p. 191.
[littérature]
Avec le radoux les avalanches menacent du haut des toits...
1981, L'Express, 5 février, p. 9.
[presse, journaux, périodiques]
Attention, à cause des grands vents et du «radoux», le danger d'avalanches s'est étendu plus vite que d'habitude.
1993, Le Nouveau Quotidien, 27 décembre, p. 11.
[presse, journaux, périodiques]
Quel radoux! Entre le 22 janvier et le 5 février, les températures relevées à midi à Neuchâtel par l'Observatoire cantonal étaient inférieures à zéro degré. Ces trois derniers jours, le thermomètre oscillait entre 11 et 13,4 degrés après le coucher du soleil! [...] Le radoux a provoqué une mini-débâcle sur les étangs de Coffrane qui étaient gelés.
1998, L'Express, 18 février, p. 2.
[presse, journaux, périodiques]

Antomyme(s)

Commentaire géolinguistique

Jura vaudois. Dans les autres régions, on dit plutôt redoux (v. Étymologie/Historique).

Répartition

  • s06 - Neuchâtel
  • s07 - Berne
  • s02.04 - Vaud - Nord
  • s09 - + Franche-Comté

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français de référence

Historique

Première attestation : 1885 (Combe, v. Pier). Déverbal de frm. radoucir «rendre le temps plus doux» (v. OdinBlonay 1910, p. 452a s.v. radouxî pour un emploi impersonnel de ce verbe); il est également connu en fr. rég. de Franche-Comté (v. bibliographie ci-dessous; cf. encore cet ex. d'un écrivain du Jura français : «Si les pluies cessaient, si en montagne le "radoux" s'atténuait, les habitants de la Sablonne en étaient quitte pour la peur.» A. Besson, Folle avoine, 1974, p. 124). Ce mot constitue une variante de redoux. Ce dernier est att. dp. 1820 (GaudyGen); il était jadis limité au centre-est galloroman (v. HumbGen 1852, CalletVaud 1861, OffnerGrenoble 1894, PuispeluLyon 1894, Pier, Mâcon 1926, FEW; encore GononPoncins 1984), mais il s'est répandu comme terme non marqué en français général («dialect.» Lexis 1975, 1992; «mot dialect. de la Bourgogne, du Jura, etc.» GLLF 1977; sans marque, Lar 1979; sans marque, PLi dp. 1980; «didact.» PR 1984; «régional, puis cour.» GR 1985; «mot dial. de la Bourgogne» Hachette 1987; sans marque, Hachette 1993; sans marque, NPR 1993), aux dépens de radoucissement, peut-être à travers la langue des bulletins météorologiques. — BonNeuch 1867; BeauquierDoubs 1881; Pier; CollinetPontarlier 1925; BoillotGrCombe 1929; FEW 3, 177a, DƒLCIS 3; «redoux, plus rarement radoux» Pid 1983, 1984; BourquinPays 1985, p. 69; GrafBern 1987; Nic 1990; «Massifs du Jura et des Alpes, Bourgogne, Lyonnais» TLF s.v. redoux; DromardFrComt 1991; ColinParlComt 1992; RobezMorez 1995; DSR 1999, 2004.

Étymon du FEW

dulcis

Français de référence

Équivalent(s)
radoucissement, n. m.; redoux, n. m.
Remarque(s)
Correspond approximativement à radoucissement, qui met toutefois l'accent sur le procès, le changement d'état, alors que radoux désigne plutôt une période. Ainsi, l'on peut dire le radoucissement de la température, du temps, ce qui n'est pas le cas avec radoux. — Ce mot constitue une variante de redoux. Ce dernier était jadis limité au centre-est galloroman, mais il s'est répandu comme terme non marqué en français général (voir Étymologie/Historique).

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: Franche-Comté.
SU: 19242