Vedette

raisinet (n. m.)
[ʀɛzinɛ]

Définition

Région. Groseille à grappe de couleur rouge, rose ou blanche.
Des grappes de raisinets. Cueillir des raisinets. Égrapper des raisinets. Confiture de raisinets. Gelée de raisinets. Sirop de raisinets. Vin de raisinets. Gâteau, tourte, tartelette aux raisinets RAISINET (Suisse). Yogourt aux raisinets.
[État des données: avancé]

Variante(s) phonétique(s)

[ʀezinɛ]
[ʀɛzin(ə)lɛ] (var. raisinelet NE, BE JU)

Variante(s) polymorphique(s)

Région. raisinelet (plus rare). La forme NE, BE JU raisinelet, attestée dans Pier (v. aussi TappoletAlem s.v. rosinli), est plus rare; elle désigne elle aussi le fruit et l'arbuste.
Citation(s) Référence(s)
Les raisinets [en ital. dans le texte] poussent dans les jardins en grappes d'un rouge strident, agressif et dur, comme une vieille fille à la vertu mécontente. Acides dans leur façon de pousser, acides aux yeux, acides à la langue, et pleins de petites graines mesquines. Avec ça, difficiles à cueillir et demandant à être égrenés avant d'être servis. Même sous un tas de sucre pour les amadouer, ils vous répandent leur aigreur sur la langue.
1973, M. North, J. Montandon, Neuchâtel à table, p. 93.
[littérature]
Mélangez les raisinets à la moitié des blancs d'œuf. Versez cette masse sur le fond de la tarte. Etalez une couche de blancs d'œuf sur les raisinets. Lissez la surface à la spatule.
1976, M. Vidoudez, J. Grangier, À la mode de chez nous, p. 164.
[autres textes écrits]
C'est fou ce que ces raisinets peuvent être acides dans la grande chaleur de dix heures. On goûte, tout de suite on fait la grimace, la pulpe du fruit écrasé entre les dents nous fait frissonner [...].
1980, J. Chessex, Où vont mourir les oiseaux, p. 23.
[littérature]
Du premier Suisse-Allemand qui a passé ? Ah oui qu'elle s'en souvient! Il avait un chapeau à petite plume de geai et des chaussettes couleur raisinet.
1986, A.-L. Grobéty, Contes-Gouttes, p. 18.
[littérature]
[...] les raisinets se raréfient. C'est pourquoi les fabricants de confitures se tournent notamment vers la Pologne et la Hongrie pour les importer congelés. Pourtant, ce petit fruit rouge ou blanc, arrivé de Scandinavie dans nos contrées au Moyen Age, excelle dans bon nombre de desserts, malgré sa saveur acide (plus atténuée avec la variété blanche). Tartes meringuées et gelées, salades de fruits et jus, utilisations en pâtisserie et même en cuisine.
1996, Coopération, 3 juillet, p. 26.
[presse, journaux, périodiques]
[Pour la variante raisinelet] Encore à vendre [/] arbres fruitiers [/] rosiers [/] raisinelets [/] etc.
1976, Le Pays, 21 octobre, p. 12
[presse, journaux, périodiques]
C'est qu'il ne faisait pas bon pour son voisin immédiat de laisser ses arbustes à raisinets et à groseilles lécher sa barrière métallique sous peine d'être régulièrement bombardé de lettres de menaces... qui commençaient ainsi : «Je vous somme...» et se terminaient par «sans ça, je vais déposer plainte...».
2002, P. Hoffer, On m'a dit... sur la Côte, p.118.
[littérature]

Commentaires

Renvoi(s) à d'autres langues

Allemand: Johannisbeere n. f.; italien: ribes n. m. inv.

Commentaire géolinguistique

aussi raisinelet, plus rare aussi raisinelet, plus rare aussi raisinelet, plus rare Les attestations se concentrent surtout dans VD, NE, BE et JU, mais on en relève aussi quelques-unes dans FR. Cela dit, les grandes chaînes d'alimentation commercialisent parfois le produit (et ses dérivés) sous l'appellation de raisinet dans toute la Suisse romande (et en fait dans toute la Suisse, sur les étiquettes trilingues, au côté de l'all. Johannisbeere n. f. et de l'ital. ribes n. m. inv.).

Répartition

  • s02 - Vaud
  • s06 - Neuchâtel
  • s07 - Berne
  • s08 - Jura
  • s05 - Fribourg

Origine

Emprunt d'un lexème, d'un syntagme, d'une expression (avec son sens) dialectes de France

Historique

Première attestation : 1825, GuilleDial. Dialectalisme; type attesté dans les parlers des Vosges, d'Alsace romane, de Suisse romande et de Provence (v. FEW). En fr. rég., on ne le relève qu'en Suisse romande. Dér. sur raisin, employé çà et là dans l'est galloroman pour désigner les groseilles à grappe à cause de l'analogie de forme entre les deux fruits («Die neue frucht wurde weit herum wegen ihrer traubenförmigen anordnung mit den vertretern von racemus oder deren diminutiva benannt.» FEW 10, 14b, note 9). — GuilleDial 1825, p. 52, 78; GuilleNeuch 1829-32; GrangFrib 1864 s.v. resenet; BonNeuch 1867; Gdf 6, 565a; Pier; BiseHBroye 1939, p. 201; FEW 10, 13a, rac®mus 2 a; PLi dp. 1989; Lengert 1994; OffScrabble 1995; DSR 1999; «Helv.» OffScrabble 2001; Garino 2003; «Région. (Suisse)» NPR 2007.

Étymon du FEW

racemus

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué par les cacologies. Guillebert suggère de le conserver car «il a l'avantage de distinguer ces fruits des autres groseilles». — GuilleDial 1825, p. 52 et 78; GuilleNeuch 1829-32, p. 76; GrangFrib 1864 s.v. raisin; PludFranç 1918, p. 31.

Français de référence

Équivalent(s)
groseille, n. f.
Remarque(s)
Dans l'usage romand, le terme groseille désigne uniquement un fruit de couleur vert clair plus gros que le raisinet (la groseille à maquereau du fr. de réf.).
SU: 19249