Vedette

thé (n. m.)
[te]

Définition

(Emploi critiqué). Infusion, tisane.
Thé aux herbes. Thé de menthe, de tilleul, de marjolaine, de camomille, de verveine. Des thés sauvages.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Parfois le thé glacé [/] les feuilles de menthe recroquevillées dans l'eau qui s'élargissent et s'étendent [/] le thé bouscule le gosier, durcit l'estomac sous la blouse [...].
1975, A.-L. Grobéty, Zéro positif, p. 339.
[littérature]
En buvant du thé de thym (excellent, le thé de thym!), j'apprends comment fonctionnent les communes.
1976, Femina, 14 juillet, p. 15.
[presse, journaux, périodiques]
Ils burent du thé de marjolaine, croquèrent des biscuits aux raisins secs. Elles ne désiraient pas souper, non vraiment, ce voyage en train leur avait coupé l'appétit.
1980, C. Bille, Le Bal Double, p. 8.
[littérature]
A part ça quelle saveur dans une gourde de thé de menthe froid ou un café brûlant!
1986, M. Chappaz, Le Livre de C, p. 89.
[littérature]

Renvoi(s) à d'autres langues

Allemand: Tee, n. m.

Répartition

  • s01 - Suisse romande

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

Premières attestations: 1829-32 (thé de Suisse «plantes vulnéraires, cueillies dans les montagnes et desséchées» GuilleNeuch 1829-32); 1861 (thé de violettes, de lierre terrestre, CalletVaud); 1864 (thé de camomille, thé de mauves, GrangFrib); 1945 («la directrice qui buvait en cachette du thé noir en soutenant de la main gauche sa vaste poitrine» C. Colomb, Châteaux en enfance, p. 183). Cet emploi, également courant en Belgique et en Alsace, est stigmatisé comme germanisme par certains puristes (Déf. du fr., Arès). Or, si l'allemand Tee n. m., qui désigne aussi les tisanes, a probablement contribué à son maintien et à sa diffusion, l'emploi du mot thé en français de France pour désigner par ext. différentes plantes à infusion n'est pas inconnu (v. FEW, GR 1985, TLF). Sa fortune dans certaines régions s'explique peut-être par la connotation trop médicale ou pharmaceutique des équivalents tisane et infusion. J. Gilliéron note en 1922 que le mot tisane «en Suisse et en Belgique, et probablement aussi dans plus d'une province de France, est un mot qui n'est pas employé par le peuple». Pour un phénomène comparable, cf. bouteille «biberon». — L'emploi romand est à aj. à FEW 20, 111b-112a, t®h. — CalletVaud 1861; GrangFrib 1864; OdinBlonay 1910, p. 74b s.v. bunômo et 328a s.v. makor† (dans la métalangue définitionnelle); J. Gilliéron, Les étymologies des étymologistes et celles du peuple, Paris, Champion, 1922, p. 1-3; Adout 1971, p. 57 et 75; Voillat 1971, p. 227; Hanse 1983, 1987 (>«en Belgique» GR 1985, TLF); WolfFischerAlsace 1983; MassionBelg 1987; «Belgique, Suisse» PLi dp. 1989; «um Tee (3) u. Tee (4) zu unterscheiden, wird Tee (3) oft schwarzer Tee u. Tee (4) Kräutertee genannt» LangenscheidtGroß 1993; Belg 1994; DSR 1999; HenriCompl 2001, p. 61; Garino 2003; «Région. (Alsace; Belgique, Suisse)» NPR 2007.

Étymon du FEW

teh

Bilan métalinguistique

Emploi critiqué. — Ce terme est critiqué par les cacologies. Défense du français lui consacre une fiche. Il est considéré à tort par Arrès et Corbellari comme un germanisme, voir Historique. — Défense du français nº 136, janvier 1974 et nº 310, mai 199. — Corbellari 1968, p. 707; Adout 1971, p. 57 et 75; Adout 1986; «germanisme à éviter» ArèsParler 1994. — CalletVaud 1861 s.v. infusion; GrangFrib 1864.

Français de référence

Équivalent(s)
tisane, n. f.; infusion, n. f.
Remarque(s)
Ces deux mots sont ég. connus en SR, mais beaucoup moins fréquents. L'emploi du mot thé en français de France pour désigner par ext. différentes plantes à infusion n'est pas inconnu (v. FEW, GR 1985, TLF; v. Historique.)
Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
FRANCE: Alsace. BELGIQUE.
SU: 19498