Vedette

suisse (n. m.)
[sɥɪs]

Définition

Nom commun des tamias américains, en partic. du tamia rayé (Tamias striatus) qui est un petit écureuil au pelage rayé sur la longueur, nichant dans des terriers et répandu dans l'est de l'Amérique du Nord.
Un petit suisse. Le cri strident du suisse. Vif, vite, rapide comme un suisse. (Vieilli) Un suisse barré. (En apposition). (Vieux) Un écureuil (écureux) suisse. QU_e245
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Ils [les Hurons] ont aussi trois sortes & especes d'Escureux differends, & tous trois plus beaux & plus petits que les nostres. [...] La seconde espece qu'ils appellent Ohihoin, & nous Suisses, à cause de la beauté & diversité de leur poil, sont ceux qui sont rayez & barrez depuis le devant jusques au derriere, d'une barre ou raye blanche, puis d'une rousse, grise & noirastre tout à l'entour du corps [...].
1632, G. Sagard, Le grand voyage du pays des Hurons, p. 305-306.
[archives et textes anciens]
Ecureuils Suisses, sont de petits animaux comme de petits Rats. On les appelle Suisses, parce qu'ils ont sur le corps un poil rayé de noir & de blanc, qui ressemble à un pourpoint de Suisse, & que ces mêmes rayes faisant un rond sur chaque cuisse ont beaucoup de raport à la calote d'un Suisse.
1703, Nouveaux voyages de Mr. le baron de Lahontan, t. 2, p. 43.
[archives et textes anciens]
Le suisse est le plus prévoyant de nos écureuils. Pendant les mois propices, mais surtout à l'automne, il ne cesse d'amasser des provisions, autant dans ses entrepôts souterrains que dans ses caches à la surface du sol, entre les racines des arbres, sous les tas de branches, recouvertes par lui de brindilles et de feuilles. Il grimpe alors aux noyers comme aux chênes, pour s'y procurer leurs fruits.
1953, H. Bernard, Portages et routes d'eau en Haute-Mauricie, p. 206.
[littérature]
Léger comme un courant d'air, un petit écureuil à l'œil étonné fait son apparition à côté du tonneau à ramasser la sève. – Tiens! Un suisse.
1981, J. Pellerin, Au pays de Pépé Moustache, p. 184.
[littérature]
Un suisse passa à côté d'elle sans paraître la remarquer, puis il s'arrêta en saccadant sa queue. Émilie retint son souffle pour ne pas l'effrayer. Le suisse se retourna, la regarda et repartit rapidement, changeant de couleur selon qu'il traversait une flaque d'ombre ou de soleil.
1985, A. Cousture, Les filles de Caleb, t. 1, p. 294.
[littérature]

Origine

Innovation sémantique français ancien

Historique

Depuis 1632. Se rattache à un emploi qu'on a fait du mot suisse en France du début du XVIIe s. jusqu'au début du XXe; le mot se disait alors de divers animaux (poissons, batraciens, serpents, etc.) présentant une ressemblance du point de vue des rayures ou des couleurs avec l'uniforme bigarré des mercenaires suisses qui servirent en France du XVe au XIXe s., ou encore avec celui des soldats de la garde suisse pontificale créée au début du XVIe s. (v. FEW Schweiz 17, 61b, et Larousse 1960; pour les animaux ainsi nommés en France, v. Nicot 1606, Enc, Laveaux 1820, EncXXe). L'emploi québécois a été consigné dans bon nombre de dictionnaires de France depuis 1768 (v. EncPl 6, pl. XIV (histoire naturelle), Besch 1847-1892, s.v. suisse et écureuil, GrEnc, s.v. écureuil, Larousse 1982 et 1987, Robert 1985).

Étymon du FEW

Schweiz

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 2287