Vedette

suisse (n. m. ou n. f.)
[sɥɪs]

Définition

Vieilli Protestant de langue française; (par ext.) personne qui a renié sa religion.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Sont-ils nombreux les ennemis déclarés du peuple canadien catholique ? Je ne crois pas que ceux qui font profession d'impiété, soient légion parmi nos canadiens [sic] [...]. Nous comptons pour ennemis déclarés, tous les chiniquistes, les suisses, en un mot, tous les Canadiens revirés; un Canadien-français reviré n'est pas plus un Canadien que du vin aigri n'est du vin, c'est du vinaigre.
1893, Z. Lacasse, Dans le camp ennemi, p. 11-12.
[littérature]
[...] [le vieil homme] parlait [...] des suisses et de leurs mitaines qui empestent le pays. [...] Savez-vous pourquoi, par exemple, ils [le vieux et sa femme] ont pendant si longtemps refusé de vendre leur terre ? Les offres les plus alléchantes leur étaient venues de la part de protestants. Mais voici : les Pères X qui sont leurs voisins ont eux-mêmes pour voisin sur leur droite, un suisse canadien-français, un «reviré», comme on dit encore là-bas.
1916, L. Groulx, Les rapaillages, p. 47-48.
[littérature]

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

S'explique par la présence de Suisses protestants au Canada, après la Conquête, dans l'administration tant ecclésiastique que publique (v. D. Girouard, «Les ‘Suisses' du Canada», dans BRH 8/3, 1902, p. 72-77). Dans le Jura bernois, dont la population est en majorité de langue française et de religion catholique, suisse a été relevé en parlant d'un protestant (de langue allemande, dans ce cas; v. FEW Schweiz 17, 61b), mais il n'y a pas de relation directe avec l'usage québécois.

Étymon du FEW

Schweiz
QU: 2294