Vedette

ambition (n. f.)
[ãbisjɔ̃]

Définition

Vieilli Fierté personnelle, amour-propre; (par ext.) entêtement.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Le bonhomme aimait à faire des rimettes : – Mon neveu, qu'y me dit, v'là mon fils, j' te le confie, pour son profit. [ / ] Fallait ben répondre sur la même air, c' pas ? J'y dis : – Père Pomerleau, j' suis pas un gorlot, laissez-moi le matelot, sed libera nos à [ sic ] malo! [ / ] C'est ça [ ... ] qui tordit l'ambition au bom' Gustin! Y pensait pas que Jos Violon pouvait le matcher [ «rivaliser avec lui» ] de c'te façon-là, ben sûr.
1898, L. Fréchette, «Coq Pomerleau», dans A. Boivin et M. Lemire (éd.), Contes II. Masques et fantômes, 1976, p. 186.
[littérature]
[ ... ] je prends pour un [ lutteur ] en partant puis il faut qu'il gagne, celui-là. Puis j'ai mon ambition, hein; je voudrais pas qu'il perde puis là je me choque.
1971, Montréal, Corpus Sankoff-Cedergren 119-255.
[enquêtes]

Origine

Maintien d'un sens parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1894 (Clapin : «orgueil, entêtement, résolution tenace»; peut-être déjà en 1880, Dunn : «ne pas confondre avec Émulation, qui se dit toujours en bonne part»). Relevé en picard et en normand (v. VassPic et MoisyNorm); le normand atteste en outre le mot dans avoir de l'ambition «tenir à remplir honorablement sa tâche» (v. FEW ambitio 24, 402b). Cp. aussi le sens de «coquetterie» dans les parlers ardennais, et celui de «vanité» en wallon (ibid.). Pour le dicton l'ambition fait mourir son maître (depuis 1917, JutrParl 37), cp. l'ambition détruit son hôte, traduction française d'un proverbe hébreu (v. MalProv, s.v. ambition).

Étymon du FEW

ambitio

Français de référence

Remarque(s)
Le sens de «désir ardent de gloire, d'honneurs, de faveurs, de tout ce qui élève socialement ou intellectuellement» est usuel, comme en France, d'où le dicton l'ambition fait mourir (périr) son maître (son homme, son cochon).
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