Vedette

Huron (n. pr.)
[ˈyʀɔ̃]

Définition

Amérindien appartenant à une nation iroquoienne qui, au début du XVIIe s., lorsqu'elle s'est alliée aux Français, était relativement nombreuse et habitait au nord-est du lac Huron, dans le sud de l'Ontario actuel, mais qui a été largement décimée par les épidémies et les guerres iroquoises au cours du XVIIe s. et ne compte plus de nos jours que quelques groupes dispersés dont le plus important est établi à proximité de la ville de Québec (groupe ancienn. appelé les Hurons de Lorette, aujourd'hui les Hurons-Wendat).
Le grand chef des Hurons. (Hist.) Aller aux Hurons, au pays des Hurons. Le lac des Hurons (auj. lac Huron). La Confédération, la Ligue des Hurons. Les missions des Hurons.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
[...] le lac des Shequaneronons a de mesme deux descharges opposites, produisant une grande riviere, qui se va rendre dans le grand lac des Hurons, & une autre petite tout à l'opposite, qui descend & prend son cours du costé de Kebec [...] : ce fut le chemin par où mes Sauvages me ramenerent des Hurons, pour retrouver nostre grand fleuve sainct Laurens, qui conduit à Kebec.
1632, G. Sagard, Le grand voyage du pays des Hurons, p. 44.
[archives et textes anciens]
[...] chaque année a sa croix, cette derniere [1649] a la plus grande, qui est la ruine du pays des Hurons par les Hiroquois qui l'ont bruslé, ou massacré la plus part, & contraint les autres de s'enfuir & disperser ça et là [...].
1651, dans RJ 36, p. 58.
[archives et textes anciens]
– Réveillez-vous, dormeurs, à la voix de la patrie! [/] Il [le prédicateur] se taisait et attendait son effet, majestueux comme un chef huron loin de sa tribu décimée.
1944, R. Lemelin, Au pied de la Pente Douce, p. 98.
[littérature]
Et ce sont les Hurons, à l'extrémité ouest de l'aire des pelleteries, qui jouèrent sur les grands lacs le rôle d'amasseurs de fourrures et de distributeurs de marchandises européennes. [...] Ils négligèrent même la production agricole pour devenir une société de commis voyageurs, trafiquant les produits agricoles de leurs voisins neutres et pétuns contre les pelleteries des tribus algonquines septentrionales, et ces pelleteries elles-mêmes contre les produits de l'industrie française, répandus par eux parmi leurs voisins.
1979, L. Campeau (éd.), Monumenta Novæ Franciæ, t. 2, p. 84 (introduction).
[études scientifiques]

Origine

Innovation sémantique français ancien

Historique

Depuis 1625 (dans RJ 4, p. 170 : Un de nos Peres estoit allé à la traicte en intention de passer aux Hurons ou aux Hiroquois). De huron, dérivé de l'ancien français hure «chevelure désordonnée», qui avait déjà cours en français depuis le XIVe s. et était principalement employé comme terme de mépris signifiant «personne grossière» (v. FEW (*)hùra 4, 516b, TLF, et RobHist s.v. hure). Dans sa relation de 1639, le père Lalemant met clairement cette appellation en rapport avec l'aspect étrange, hirsute des coiffures huronnes : « [...] quelque Matelot ou Soldat voyant pour la premiere fois cette sorte de barbares, dont les uns portoient les cheveux sillon[n]ez; en sorte que sur le milieu de la teste paroissoit une raye de cheveux large d'un ou deux doigts, puis de part & d'autre auta[n]t de razé; en ensuite un autre raye de cheveux & d'autres qui avoient un costé de la teste tout razé, & l'autre garny de cheveux pendants jusques sur l'espaule, cette façon de cheveux luy semblant des hures, cela le porta à appeller ces barbares Hurons; & c'est le nom qui depuis leur est demeuré.» (dans RJ 16, p. 228-230). Huron « Amérindien» figure dans les dictionnaires français depuis Trévoux 1721. Le mot est passé en anglais au XVIIIe s. (v. Craigie et OEDSuppl 1976 qui relèvent toutefois la variante Hiroon dès 1658).

Étymon du FEW

*hura

Avis et recommendation(s)

L'OLF a confirmé les orthographes hurons (au pluriel) et huronne (au féminin) dans une recommandation (v. OLFAvis-4, no 1656).

Français de référence

Réalité propre
Emploi qui réfère à une réalité propre au pays ou à la région de la variété de français, ou qui en provient.
QU: 2344