Vedette

ambitionner sur le pain bénit (loc. verb.)

Définition

Fam. Aller au-delà de ce qui est raisonnable, convenable, conforme à la réalité; exagérer.
[État des données: avancé]

Variante(s) polymorphique(s)

ambitionner sus le pain bénit
Citation(s) Référence(s)
C'est ben correct de faire parler de soi, mais faut pas ambitionner sur le pain bénit, comme on dit.
1912, La Presse, 7 sept., p. 16 (chron. humor.).
[littérature]
– [ ... ]. Et pourquoi pas avoir un carré de fraisiers ? Les deux premières années sont un peu dures mais après, les fraises se tirent d'affaire toutes seules. [ / ] Amable l'interrompit : – Aïe! Ambitionne pas sur le pain bénit. Qui c'est qui s'occupera des cageaux, des casseaux, du cueillage ?
1945, G. Guèvremont, Le Survenant, p. 171-172.
[littérature]

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français du Québec

Historique

De ambition. – Depuis 1912. Par allusion à une coutume ancienne dans l'Église catholique, selon laquelle chaque ménage devait, à tour de rôle, apporter à l'église une certaine quantité de pain qu'on bénissait et qu'on distribuait aux fidèles lors des cérémonies religieuses (v. Ch. Trudelle, «Le pain bénit», dans BRH 18/5-6, 1912, p. 151-159 et 161-172); en usage au Canada jusqu'au milieu du XIXe s., cette coutume a donné lieu à certains abus de la part des notables qui, comme pour se glorifier eux-mêmes, n'hésitaient pas à agrémenter leur pain bénit de beurre et de glaçage, voire à le présenter sous forme de véritables pièces montées; c'est sans doute de telles pratiques ostentatoires qu'est née l' expression ambitionner sur le pain bénit (plutôt que du fait de «prendre plus que sa part [ de pain bénit ] au moment de la distribution, au milieu de la messe», comme l'affirme J. Cellard, v. CellPain 16-17). Pour une explication plus complète, v. Cl. Verreault, dans Québec français, oct. 1988, p. 92-93.
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