Vedette

pain d'habitant (loc. nom.)

Définition

Vieilli Pain de confection artisanale, fait à la maison.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Le soir, avant de partir, il fallut prendre le souper, un de ces repas sans épargnes, tel qu'en donnaient les anciens Canadiens : corbeilles entassées de gros morceaux de pain d'habitant, grands vaisseaux de lait, briques de lard froid, larges soucoupes de sirop d'érable, tout était en abondance; c'était le cas de répéter cette devise de nos pères : plus la table est chargée, plus on est riche et poli.
1887, J.-B. Proulx, «Une pêche au flambeau», dans La Minerve, Montréal, 9 sept., p. 6.
[littérature]
Le pain d'habitant, le robuste pain de nos ancêtres est rare aujourd'hui. Les goûts dépravés de certaines gens lui ont substitué le pain blanc. Le «pain blanc», au teint pâle et livide prend des airs de ville.
1917, G. Bouchard, Premières semailles, p. 25-26.
[littérature]

Origine

Innovation lexématique, syntagmatique, phraséologique français du Québec

Historique

Le développement de l'industrie de la boulangerie au Québec au cours du XXe s. est tributaire du mode de vie nord-américain. Le pain y est fabriqué et consommé de la même façon qu'aux États-Unis et que dans le reste du Canada, ce qui explique que le découpage de la réalité dont rendent compte les appellations québécoises corresponde très souvent à celui qu'on pratique en anglais. Certaines de ces appellations, qui n'apparaissent dans la documentation qu'au XXe s. et qui pourraient en théorie s'expliquer par un développement parallèle à partir du français, ont été, pour cette raison, attribuées à l'influence anglaise. – Depuis 1887; formé à partir de habitant au sens de « cultivateur», attesté au Québec depuis le Régime français (v. notam. JunCompt 126-127).
QU: 2622