Vedette

pain (manger son ~ noir) (loc. verb.)

Définition

Fig., fam. Connaître une période difficile, vivre dans la misère.
Manger son pain noir de bonne heure, très jeune.
[État des données: avancé]

Variante(s) polymorphique(s)

manger du pain noir
Citation(s) Référence(s)
Un habitant de ces endroits me disait avoir commencé avec une somme de deux cents piastres à sa disposition [...]. J'ai eu beaucoup de misère en commençant, dit-il; j'ai mangé quelquefois mon pain noir, les mouches m'ont dévoré, j'ai sué sang et eau; mais comme le travail ne tue pas, j'ai encore bonne santé; les mouches nous ont quittés, et vous voyez tous mes enfants autour de moi en ce moment.
1880, Z. Lacasse, Une mine produisant l'or et l'argent, p. 133-134.
[littérature]
[...] pour soulager le canot, nous marchons sur les grèves et dans les bois, par des endroits où il n'y a point de sentiers tracés : travail affreux, exercice horrible! A part les piqûres des maringouins, c'est la première fois, depuis notre départ, que nous mangeons du pain noir; il paraît que ce n'est pas la dernière; en cet endroit commencent les vraies difficultés du voyage.
1886, J.-B. Proulx, À la baie d'Hudson, p. 65.
[littérature]
M'as dire comme on dit : vaut mieux manger son pain noèr de bonne heure.
1975, A. Ricard, La gloire des filles à Magloire, p. 88.
[littérature]

Origine

Innovation sémantique français de référence

Historique

Depuis 1880. Sans doute hérité de France; cp. l'expression manger son pain noir (le premier) «être tout d'abord dans une situation désavantageuse, qui ne doit pas durer», qui figure dans Larousse 1982. L'expression la plus courante est toutefois manger son pain blanc le premier « avoir des débuts heureux (pour éprouver ensuite des déboires)» (v. Robert 1985 et Larousse 1982), attestée en français depuis 1515 (v. TLF), mais qui ne semble pas en usage au Québec.
QU: 2658