Vedette

amitié (n. f.)
[amitˢje]

Définition

Vieilli ou litt. Amour; (au pluriel) sentiments amoureux.
Avoir de l'amitié pour qqn.
[État des données: avancé]
Citation(s) Référence(s)
Cet amoureux voulant faire l'amour a sa maistresse, & acquerir ses bonnes graces, se peinturera le visage, & s'accommodera des plus beaux Matachias qu'il pourra avoir, pour sembler plus beau, puis presentera a la fille quelque colier, brasselet ou oreillette de Pourcelaine : si la fille a ce serviteur agreable, elle reçoit ce present, cela faict, cet amoureux viendra coucher avec elle trois ou quatre nuicts, & jusques là il n'y a encore point de mariage parfait, ny de promesse do[ n ]nee, pource qu'apres ce dormir il arrive assez souvent que l'amitié ne continuë point [ ... ].
1632, G. Sagard, Le grand voyage du pays des Hurons, p. 161.
[archives et textes anciens]
La ditte testatrice donne & legue au dit sieur Martin Prevost son mary la somme de cent cincquante livre tournois pour la grande amityé qu'elle luy porte & pour le recompencer des grands soings, peine & travaux & veille qu'il a souffert & souffre journelement pour la soulager.
1678, Beauport, ANQQ, gr. P. Vachon, 16 déc.
[archives et textes anciens]
C'était à qui se ferait aimer de la belle et riche héritière; mais si La Fine jouait et folâtrait avec eux tous, si elle les amusait chacun leur tour, c'était pour accaparer tous les farauds (cavaliers) de la paroisse, s'attirer des compliments et faire enrager les autres jeunes filles; car, voyez-vous, elle avait déjà porté ses amitiés sur un jeune homme, son voisin, qui avait été quasi élevé avec elle.
1866, Ph. Aubert de Gaspé, Mémoires, p. 416.
[littérature]
L'amitié que François Paradis a pour elle [ Maria ] et qu'elle a pour lui, par exemple, est quelque chose d'unique, de solennel et pour ainsi dire d'inévitable [ ... ]. Elle a toujours eu l'intuition confuse qu'il devait exister quelque chose de ce genre : quelque chose de pareil à l'exaltation des messes chantées, à l'ivresse d'une belle journée ensoleillée et venteuse, au grand contentement qu'apporte une aubaine ou la promesse sûre d'une riche moisson.
1916, L. Hémon, Maria Chapdelaine, p. 98.
[littérature]

Origine

Maintien d'un sens français ancien et parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1632 (Sagard). Héritage de France; relevé en français du XIIe s. jusque vers la fin du XVIIIe (v. FEW *amicitas 24, 440b, Chambaud 1805, Littré et GLLF) et signalé dans la plupart des parlers de France (v. FEW 24, 441b et GPSR).

Étymon du FEW

*amicitas
QU: 270