Vedette

amarrer (v. trans.)
[amɑʀe]

Définition

Vieilli Retenir (un animal, une personne ou un objet mobile) en l'attachant (à qqch.).
Amarrer son cheval, son chien.
[État des données: en cours]

Variante(s) graphique(s)

amarer (parfois, à époque ancienne)
Citation(s) Référence(s)
106 longes pour amarer les betes [...].
1753, Québec, ASQ, C29, p. 70.
[archives et textes anciens]
[...] je vous dit cette homme est dantgereux pour conduire à Québec, car je peu vous dire quillé [= qu'il est] ford malin et traitre, comme on di, comme un sauvage. [...] je désir de savoir si je serais an demage de l'amaré pour le conduir an prison car si je né point le droit de l'amaré je ne suis point capable de trouver personne pour le conduire avec moi [...].
1835, Rimouski, ANQQ, AP-G 79, 23 sept.
[archives et textes anciens]
On voit aussi dans la preuve que l'Appelant prenait toutes les précautions possibles: ainsi il avait fait amarrer une banquise de glace qui se trouvait en haut de la chaussée et qui menaçait le pont. Il avait aussi fait attacher le pilier avec une chaîne qui le retenait à terre, et on avait aussi posé la veille des liens en dessous du tablier, mais rien n'a pu résister à la violence et à la force du courant.
1898, Trois-Rivières, ANQQ, Cour d'appel (Québec), cause no 26 (1898), factum de l'appelant, p. 7.
[archives et textes anciens]
Arrivé à la station il se glissa de son siège, amarra son cheval avec un gros câble à l'une des crampes qui garnissaient le rebord du quai et pénétra dans la salle d'attente en frappant par terre ses grosses chaussures couvertes de rosée.
1925, A. Dugré, La campagne canadienne, p. 9-10.
[littérature]
Puis une fois rendu sur place, il faut enfiler les attelages à chaque chien, les attacher au traîneau – qui a été préalablement amarré à un arbre – alors que ceux-ci piaffent d'impatience tellement ils ont hâte de s'élancer sur la piste.
1988, Le Devoir, 18 févr., p. 13.
[presse, journaux, périodiques]

Renvoi(s) à d'autres langues

Largement répandu dans les parlers créoles, notam. dans ceux de la Réunion et des Seychelles (v. ChaudRéun 681 et BolléeCréole 156).

Origine

Maintien d'un sens parlers régionaux de France

Historique

Depuis 1753. Héritage des parlers du Nord, du Nord-Ouest et de l'Ouest de la France (v. BW-5, qui mentionne que le mot est attesté surtout près des côtes; FEW néerl. *aenmarren 15-1, 2b; DRF (attesté depuis 1687), ALF 65; ALO 492 (Q.: attacher une vache); v. aussi DupOGL, s.v. amarer et VacNorm); largement répandu également dans les parlers créoles, notam. dans ceux de la Réunion et des Seychelles (v. ChaudRéun 681 et BolléeCréole 156). Cet emploi, qui semble n'avoir jamais appartenu à l'usage courant en France, a tout de même été relevé chez certains écrivains du XIXe s., notamment chez Frédéric Soulié: Trois porte-clefs se précipitèrent sur le malheureux et l'amarrèrent sur le grabat, de façon à ce qu'il ne pût pas bouger (cité dans Larousse 1866).

Étymon du FEW

*aenmarren

Français de référence

Remarque(s)
De nos jours, le mot est général. limité au vocabulaire maritime, comme en France où, par ailleurs, il est également associé au domaine de l'aéronautique (amarrer un ballon, un engin spatial) et à celui du transport, en parlant d'objets lourds et volumineux que l'on maintient à l'aide de cordes ou de câbles (amarrer solidement une malle sur le toit d'une voiture).

Francophonie

Commentaire(s) intrazone
Relevé en français de la Lousiane.
Renvoi(s) aux autres zones francophones
Relevé en français de la Réunion.
QU: 2805