Citation(s) | Référence(s) |
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Pendant bien des années, suivant les récits populaires, des bruits étranges se sont fait entendre en ces lieux, au milieu des airs, et par les nuits sombres; c'étaient des cliquetis d'armes, des hennissements de chevaux, des coups de canon et de fusil; enfin, tout le tintamarre qui constitue une chasse-galerie dans toutes les règles. |
1861, H. LaRue, «Voyage autour de l'Ile d'Orléans», dans Les Soirées canadiennes, vol. 1, p. 162.
[littérature]
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– Je vous dirai donc, pour ne pas mentir, que j'ai bien entendu, deux ou trois fois pendant la nuit, des grémissements (bruits, frémissements) dans les airs au-dessus de ma tête, mais je ne puis jurer que ce fut la chasse-galerie [...]. J'entends tout à coup un frémissement au-dessus de ma tête; je crus d'abord que c'était un jibou (hibou), mais ça haltait (soufflait) comme un petit animal très-fatigué. C'est toujours drôle, que je me dis, que les oiseaux du nord haltent comme les bêtes à quatre pattes. Je fus bien vite tiré de mon embarras, quand j'entendis des bruits de chaînes, et des chiens japper comme des enragés, et puis une voix d'homme qui criait: pille! pille! chouquece! chouquece! et tout passa dans le ciel comme une vision. |
1866, Ph. Aubert de Gaspé, Mémoires, p. 410-411.
[littérature]
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– Maintenant, ajouta-t-il, veux-tu entendre la chasse-galerie? la nuit est noire; elle ne sera pas intimidée; le temps est calme, ses voix en seront plus nettes, plus retentissantes. – Va pour la chasse-galerie, répondis-je en riant. [/] Paul fit entendre un cri d'appel puissant. Dix échos le répétèrent avec un crescendo réellement terrifiant, et le dernier, courant vers le sud sur la crête des montagnes, se perdit en des sons de centaines de clochettes au timbre argentin. De ma vie je n'avais entendu pareils échos. [...] Il me fallut reconnaître qu'un homme seul et non prévenu pouvait être effrayé de ces voix mystérieuses que se renvoyaient les montagnes, au sein d'une nuit profonde, calme et partant pleine de mystères. |
1897, A.-N. Montpetit, Les poissons d'eau douce du Canada, p. 342.
[études scientifiques]
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Pour nos Acadiens du Nord, pensons un peu à la «Chasse-Galerie» qu'aujourd'hui l'on traite simplement d'«histoire de vieille femme». Ma grand'mère LeBlanc m'a raconté elle-même ce phénomène qui n'était pas un effet de son imagination; il avait toujours lieu un peu après le coucher du soleil. «On entendait d'abord un bruit sourd et indistinct comme l'espace. Le bruit augmentait et finissait par produire l'effet de voitures roulant sur le pavé; on entendait même des sons de clochettes et de grelots, des voix d'hommes et de femmes. On pensait que les habitants qui voyageaient ainsi dans les airs étaient des autres planètes.» |
1936, M. Michaud, «Le Folk-Lore acadien» dans Le Terroir, oct., p. 8.
[études scientifiques]
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Ah oui. Ils nous faisaient peur avec ça, les chasse-galeries. [...] Pis là [...] ils disaient que c'était le diable qui s'en venait avec toutes ses chaînes pis le monde qu'était avec lui. Ils nous faisaient une peur noire avec ça. La chasse-galerie, j'ai pas vu ça, mais j'entendais conter ça par exemple. |
1966, Saint-Malachie (Dorchester), AF, P. Jacob et M. Thibault 8.
[enquêtes]
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