Vedette

paqueter (v. trans.)
[pakte]

Définition

Emballer, empaqueter (des marchandises, des produits). – Mettre, ranger, remiser (des choses, des effets personnels) dans des boîtes, des caisses, des valises, etc.
Paqueter ses affaires. Paqueter de la vaisselle. Tout paqueter avant de déménager. (Absol.). Commencer à paqueter. (Par méton.). Paqueter des boîtes. Paqueter sa valise, ses bagages.
[État des données: avancé]

Variante(s) graphique(s)

1. Radical pact- (il pacte, pacté, etc.) (découle du fait que, à l'oral, le e de la deuxième syllabe n'est jamais prononcé; parfois attesté dans les textes; s'étend à toutes les formes de la conjugaison). 2. je paquette, je paquetterai, etc. (parfois à l'écrit sous l'influence de l'orthographe standard; ne correspond pas à ce qui est effectivement prononcé) (v. Étymologie/Historique). 3. packter (rare).
Citation(s) Référence(s)
Voici ce qu'Amédée te recommende : de faire relier tes livres en France et en les pacquetant dans tes valisses de mettre les vieux dessus [...].
1844, J. Bruneau Papineau, dans RAPQ 1957-1959, p. 142.
[archives et textes anciens]
Deux jours plus tard, Aurélie entra toute réjouie, malgré une longue course dans une tempête de neige. – Je commence chez McDon après-demain. Je vas paqueter les cigarettes. [/] Florian sursauta. Que sa femme travaillât pour des particuliers, passe encore. Dans une usine, ah non!
1951, R. Viau, Au milieu, la montagne, p. 25.
[littérature]
– Quand est-ce que vous allez partir? – Chais pas... Ben vite parce que meman a commencé à paqueter la vaisselle. – A' commence par la vaisselle? Est ben niaiseuse! A'l' a jamais déménagé? La vaisselle, c'est la darnière affaire qu'on met dans des boîtes!
1989, M. Tremblay, Le premier quartier de la lune, p. 149-150.
[littérature]

Historique

Le radical pact-, usuel au Québec dans la conjugaison du verbe paqueter (comme dans je pacte, je pactais, etc.) – mais aussi d'empaqueter et de dépaqueter –, est d'origine française. Littré condamnait cette prononciation qu'il jugeait «extrêmement vicieuse» pour empaqueter, comme d'ailleurs Blondin 1823 puis Bisc 1835. En outre, la graphie empacter, attestée en 1559 puis dans Cotgrave 1611 (v. FEW pak 16, 614b), reflète sans doute, comme pacter au Québec, la façon de dire qui devait être la plus courante. Cette prononciation s'explique par une tendance, bien attestée dans la langue populaire, à « généraliser, dans les verbes qui ont un e muet à l'avant-dernière syllabe de l'infinitif et surtout dans les verbes en -eter, le radical bref tel qu'il se présente à l'infinitif» (Grevisse-12 § 761a, rem. 1; v. aussi BauchePop-4 103, et Clapin 145 s.v. eter). – Depuis 1788 (La Gazette de Québec, 24 avril, p. [3] : peser, couper, saler et paqueter les provisions). Hérité de France où paqueter «mettre en paquet(s)», attesté depuis le XVe s. (v. TLF), a été consigné dans les dictionnaires depuis Furetière 1690 comme un synonyme moins courant de empaqueter (v. GLLF et TLF; noté 'vieux' dans Robert 1985). L'anglais to pack ne semble pas devoir être invoqué pour expliquer l'emploi courant de paqueter en français québécois; il semble plutôt qu'il y ait eu généralisation au Canada français de paqueter alors qu'en France, c'est la forme empaqueter qui lui a été préférée.

Français de référence

Équivalent(s)
empaqueter (sauf les emplois métonymiques)
Mot particulier
Emploi particulier par son statut (registre d'emploi, domaine d'emploi, fréquence relative ou connotation).
QU: 2973